Comment êtes-vous entré dans la magie ?
Dès l’âge de cinq ans j’étais un grand passionné de cirque, je collectionnais tout à ce sujet et je commençais déjà à jongler avec tout ce qui me passait sous la main. A l’âge de huit ans j’ai pris des cours de cirque pendant deux ans. J’ai découvert énormément de choses en peu de temps : l’acrobatie, le jonglage, la magie, le théâtre, la danse, le mime… Par la suite je me suis concentré dans la discipline qui me fascinait le plus : la magie.
Comment avez-vous appris ?
A l’âge de dix ans je me suis inscrit à des cours de magie à « Magic Events » (la boutique de magie de Grenoble). A l’époque, mon professeur était Pilou qui est aujourd’hui Champion du Monde avec son célèbre numéro de Gavroche. C’est à partir de ses cours que tout s’est accéléré, j’ai découvert une nouvelle méthode de travail ainsi que de nouvelles techniques. Mes tours de close-up était réservés à ma famille et mes amis, mais mon objectif de création était en rapport avec le cirque : la scène.
Quel est votre parcours ?
A l’âge de onze ans j’avais créé mon premier numéro de scène : des manipulations de cartes qui se succédaient à une vitesse grand V. Je m’amusais bien sur scène avec ce numéro, j’ai alors participé à mon premier concours de magie en Belgique lors duquel j’ai remporté le grand prix. Cet événement fût pour moi un déclencheur de motivation ainsi que le déclencheur de nouveaux contrats. J’avais plus que tout l’envie de créer de nouvelles choses et rendre mon numéro encore plus impressionnant.
Je me suis alors entouré d’une équipe de magiciens Grenoblois tel que Pilou, Artmik, Jean Philippe Loupi, Candide et Maxime Delforges pour le côté technique et créations lumières.
En juillet 2009, j’ai obtenu mon diplôme en Électrotechnique tel une roue de secours. Et peu de temps après à l’âge de dix-sept ans c’est là où j’ai eu l’honneur de représenter la magie française avec mon numéro au Championnat du Monde de Magie à Pékin. Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion.
Crédit photo : Paulo Abrantes.
Quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Avant toute chose, je pense qu’il est important de découvrir et étudier les bases de la magie. Il est également bon de jeter un oeil sur l’histoire, qui sont nos précurseurs ? Qu’ont-ils fait ? Qu’ont-ils inventé ? La culture c’est essentiel, particulièrement dans ce que l’on aime. Concernant l’apprentissage, il y a différents supports tels que les livres et les vidéos. Il est bon de combiner les deux, car les livres sont bons pour l’imagination et les vidéos pour le timing. Et puis c’est en étant curieux que l’on apprend, que l’on trouve de nouvelles idées. Personnellement je m’intéresse au spectacle en général : le cirque, le théâtre, le cinéma, la musique. C’est une source infinie d’inspiration notamment pour la création d’un nouveau tour, d’un personnage ou d’une mise en scène.
Et pour la suite il n’y a pas miracle, il faut s’exercer tous les jours avec rigueur devant un miroir, une caméra, des amis, jouer le maximum de fois devant un public et puis surtout, le plus important : prendre du plaisir dans ce que l’on fait. Un dernier conseil : N’oubliez pas de Rêver ! Rêvez votre numéro et votre cerveau fera le reste.
Crédit photo : Dakota Lupo.
Citez un ou deux tours qui vous viennent à l’esprit comme les plus beaux à regarder et à pratiquer.
J’aime lorsqu’un DJ jette dans le public un CD utilisé lors d’un mixage. La même image chez les magiciens, et même si ce n’est pas vraiment un tour : les cartes boomerangs ! C’est quelque chose de visuel qui occupe bien l’espace et qui m’émerveille toujours. Et puis ce petit effet qui m’a été appris dernièrement : l’allumette qui s’allume toute seule. La version d’un magicien de rue de New Delhi, bien loin de nos gimmicks électroniques ou chimiques.
Quelles sont les prestations de magiciens qui vous ont marqué ?
Peter Marvey avec son numéro de manipulation. Je me souviens de cette émission présentée par Sylvain Mirouf il y a quelques années : « Magie à Las Vegas », un Road Movie qui présentait les meilleurs magiciens du moment. C’est à cette occasion que je l’ai découvert pour la première fois. J’ai eu la chance ensuite de jouer avec lui plusieurs fois en 2005, et regarder son numéro de côté c’est encore plus magique ! Il y a d’autres artistes comme Danny Cole. Lorsque j’ai vu son numéro FISM de La Haye en 2003 j’ai commencé à rayer quelques CDs. Il y a beaucoup d’autres numéros qui m’ont marqués. Pour moi ce sont des exemples dans leur domaine, en voici quelques uns : Pilou pour son occupation de chaque centimètres d’une scène ; Artmik pour sa poésie et ses nouvelles apparitions de colombes ; Arno : pour le côté spectaculaire de son numéro ; Nestor Hato pour son personnage unique ; Jeff McBride pour sa présence scénique ; Jérôme Helfenstein ; Otto Wessely et Gaëtan Bloom pour le génie que dégage leur univers ; Mikaël Szanyiel pour son humour visuel ; Timo Marc pour le plaisir qu’il partage sur scène ; Yo Kato et Kenji Minemura pour leurs idées ingénieuses « made in Japan ».
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
La magie lorsqu’elle est mélangée à d’autres choses comme la danse, l’humour, le cirque, le mime, le Pickpocketisme, les nouvelles technologies etc.
Notamment les numéros visuels, car c’est un « langage international ». Un anglais ou un japonais voient et comprennent la même chose sans avoir besoin de traduction. Pour le close-up, la magie impromptue avec des objets du quotidien.
Crédit photo : Patrice Bernard.
Quels sont vos hobbies en dehors de la magie ?
Le spectacle en général, que ce soit en Live ou sur YouTube. Je suis un fan du Cirque du soleil, du Blue Man Group, de Michael Jackson, de Rowan Atkinson, d’Elie Kakou, de Jim Carrey et de François l’embrouille. J’aime la musique, comme tout le monde. Et puis prendre des photos, de tout et n’importe quoi. Sans oublier les voyages. C’est tout ce que j’aime.
– Interview réalisée en août 2010.
A visiter :
– Le site de Jordan Gomez.
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