Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
J’ai l’impression que j’ai commencé à rêver à la magie, avec les visites de Garcimore, lors de ses quelques venues dans le centre de vacances que mes parents dirigeaient en Haute Savoie, j’avais entre 7 et 8 ans.
Vers 10 ans, mes parents m’ont fait découvrir des effets un peu magiques trouvés dans divers magazines, revues Pif gadget, manuel des castors juniors… Je me souviens qu’ils m’ont fait partager avec eux quelques soirées d’animations lors de séjours adultes dans le centre.
Au cours d’une de ces soirées, j’étais habillé en fakir, et je faisais un numéro avec une bougie qui remontait d’une bouteille à l’aide d’un fil invisible. A cette époque, j’avais une tourterelle qui s’appelait Indie, et ce soir-là, en la plaçant sur une voiture téléguidée pour la présenter au public, elle a pondu un œuf, à ma grande surprise et celle du public qui a vraiment cru à un tour de magie !
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Ce sera en 1996 dans le centre de vacances, que le thème choisi pour les séjours de l’été avec les enfants, fut la magie.
En fin de séjour, les différents groupes d’enfants ainsi que les animateurs, devaient présenter un spectacle.
J’étais adolescent, en dehors des groupes et sans prévenir personne, j’ai monté mon premier spectacle d’environ 15 mn, en créant une ambiance un peu mystérieuse, dans laquelle je présentais quelques effets magiques. Le titre de mon histoire : Le comte Jimbreizt. Et depuis j’ai gardé ce pseudonyme.
Pour moi, ce fut le déclic et l’envie d’entrer dans cet univers du rêve.
Par contre la suite fut plus difficile à réaliser, mes parents ont tourné la page, l’année suivante ils passaient à un autre thème, et ma scolarité m’éloignait du centre de vacances, j’ai donc continué seul à rêver.
L’école terminée, je me suis installé en île de France, j’ai fait le tour des magasins de magie sur Paris.
En fréquentant le milieu de la magie, j’ai fait connaissance de membres de la FFAP, et j’ai décidé de me présenter au concours des championnats de France à Nancy en 2002 où j’ai obtenu un prix d’encouragement.
Depuis j’ai enchaîné concours, diverses prestations pour les enfants et les adultes, sur scène et en close- up.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
De nombreuses personnes telles que Arturo Brachetti, Bastien Caillet, Antonio Bembibre, Will Watt, Blue Auré, Vincent C, Jérôme Sauloup, Frédéric Ségard (metteur en scène) que j’ai rencontré à différents moments de mon parcours m’ont aidé à réfléchir sur l’élaboration de mes numéros. Ils ont su être à l’écoute et me conseiller tout en respectant et en gardant mon identité artistique.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Il m’arrive de me produire sur scène avec mes trois spectacles notamment lors des comités d’entreprise ou des arbres de Noël. Toute l’année, je pratique le close-up pour les soirées en événementiel et beaucoup pour les restaurants. Et depuis quelques temps, j’ai la chance de présenter l’un de mes spectacles au Musée de la carte à jouer.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
J’ai eu la chance de pouvoir assister à un spectacle de David Copperfield au MGM à Las Vegas et encore aujourd’hui c’est quelqu’un dont je suis fan. Plus qu’un magicien, c’est un vrai génie ! Xavier Mortimer et Arturo Brachetti sont à mes yeux des artistes complets car ils savent allier poésie, inventivité et technique dans leur représentation. Et dans un autre registre, je suis fan de Vincent C.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’apprécie tout particulièrement la magie mêlée à l’humour et au burlesque. J’aime que dans les tours de magie, il y ait un fil conducteur, une histoire racontée.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je n’ai pas d’influence artistique précise. En m’inspirant des différents styles de magie, je me suis forgé mon propre univers et mes différents personnages au fil du temps. Tout pour moi est source d’inspiration : le quotidien, la réaction des gens, les articles vendus dans les magasins (notamment les jouets), les musiques de films, le cinéma. Je cherche à rendre ces objets magiques ! Lorsque l’idée me vient, je ne compte plus mon temps et je mets tout en œuvre pour parvenir à la réalisation de mon projet.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Il faut qu’il soit avant tout passionné car il devra avoir beaucoup de patience et de persévérance. Au début, il devra tester différentes manipulations (pièces, cartes…) puis se spécialiser afin de trouver et construire son propre univers pour se faire remarquer par son originalité. Il devra être curieux pour devenir par la suite créatif.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je pense qu’aujourd’hui il y a de plus en plus de magiciens sur le marché ! Ceux qui se contentent de reproduire des tours appris et ceux qui ont de l’avenir dans ce métier car ils sortent du lot en inventant leur propre tour et en créant un univers ou un personnage autour de leur illusion.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La culture a son importance par exemple pour faire passer une émotion, les magiciens utilisent parfois des références culturelles (cinématographiques, littéraires, théâtrales, musicales…) pour mettre en valeur leur illusion.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Je pratique régulièrement le tir qui me permet de me ressourcer et de travailler ma concentration et ma précision. J’aime également le cinéma et la musique qui sont souvent sources d’inspirations dans mes numéros de magie.
Je voulais aussi parler de « mon équipe gagnante » composée de Wilfrid Jacquet (caméraman/cadreur/monteur), Frédéric Ségard (metteur en scène) et Laurent Cottar (photographe).
– Interview réalisée en janvier 2018.
A visiter :
– Le site de Jimbreizt.
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