Comment êtes-vous entrée dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
J’ai découvert la magie en voyant un spectacle du magicien François Normag. J’avais déjà vingt-cinq ans et j’étais professeur des écoles, mais j’ai immédiatement eu le déclic pour cette discipline et la mise en scène des numéros de magie.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai franchi le premier pas dès la fin du spectacle en question, en disant au magicien que je voulais devenir magicienne (je lui ai fait croire que j’étais danseuse professionnelle car j’aurais tout fait pour monter sur scène). On a échangé nos coordonnées et il m’a demandé si j’étais intéressée pour devenir son assistante sur un spectacle : j’ai accepté immédiatement !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé ?
Je suis devenue l’assistante de François Normag durant quelques années, et nous avons créé des spectacles ensemble, notamment pour la Maison de la Magie Robert-Houdin à Blois. J’ai quitté l’Éducation Nationale pour me dédier à ma passion : la magie. Très rapidement j’ai souhaité être seule en scène et j’ai commencé à faire des représentations dans des cabarets parisiens et autres soirées événementielles. Donc, dès vingt-huit ans je me suis produite seule en scène.
A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Personne n’a réussi à me freiner. Ma famille et mes amis de l’époque ont tous été « choqués » que je veuille quitter mon métier de professeur pour un métier artistique, mais j’ai préféré écouter mon cœur quitte à rester incomprise… Ma mère n’a osé dire à son entourage que j’étais magicienne que lorsque je suis passée à la télévision bien des années plus tard au Plus Grand Cabaret du Monde de Patrick Sébastien.
Dans quelles conditions travaillez-vous ? Quels sont vos domaines de compétence ?
J’ai travaillé pour ainsi dire dans toutes les conditions : cabarets parisiens, bateaux de croisières, soirées événementielles, festivals… Je joue dans des salles de spectacles, dans des endroits insolites comme des jardins et même sans scène. Je m’adapte à toutes les conditions. Mes domaines de compétences sont la scène (plus que le close-up, que je pratique aussi, mais je suis avant tout une artiste de scène).
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Bien sûr j’aime les artistes connus (encore vivants ou non) comme David Copperfield, Lance Burton, Robert-Houdin, etc., mais j’ai craqué pour Jeff Hobson qui me fait rire car j’ai toujours préféré les magiciens comiques aux « magiciens techniques ». Cela dit il y a un magicien français que j’admire particulièrement, qui est aussi créatif qu’humble et son numéro est un parfait bijou de technicité et de beauté : c’est Arno, le magicien des oiseaux.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Comme je viens de le dire j’ai une grande préférence pour les magiciens qui sont des comédiens avant tout, et qui font rire le public. Le mélange magie et humour reste pour moi le duo parfait.
Quelles sont vos influences artistiques ?
La danse et le théâtre sont mes deux alliés, et m’ont accompagné pour créer mes spectacles.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Je ne peux que conseiller ce que je connais, donc prendre des cours de danse et de théâtre sont des bases qui me semblent incontournables. Mais aussi le chant pour la voix et la diction, et bien sûr la mise en scène qui reste le pilier lorsqu‘on veut se produire sur scène. Mais il y a d’autres sources d’apprentissage et d’amélioration comme par exemple les films, la musique (que je n’ai pas assez exploité dans mes spectacles).
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je suis décalée (je devrais dire dépassée !) par les jeunes talents actuels et les influences de l’informatique en close-up. Je n’ai pas suivi « la mode » et n’ai jamais utilisé d’Ipad ou autre accessoires « actuels » ou modernes. Je suis restée assez attachée à une magie plus classique… même dans les costumes : j’ai toujours préféré les belles robes de soirées aux jeans T-shirt.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
J’ai longtemps défendu l’importance de la culture dans la magie, et en créant un certain spectacle qui se voulait « culturel ». J’y ai aussi laissé quelques plumes car à l’époque où j’étais en région parisienne, les théâtres et programmateurs avaient du mal à programmer un spectacle de magie dans leurs lieux… aujourd’hui grâce à des magiciens qui sont devenus connus par les médias, la magie a pu rentrer dans les programmations théâtrales.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
La plongée sous-marine est mon hobby préféré, mais j’ai une tout autre passion qui n’est aucunement artistique : l’éducation des enfants ! Je suis passionnée par les méthodes d’apprentissage des tous petits et je m’épanouis dans ma vie de maman. Peut-être un clin d’œil à ma première passion (le professorat) ? Devenir parent, avoir la responsabilité d’une vie entière, être le référent pour un petit être qui apprend tout de nous, me semble la chose la plus importante et merveilleuse qui soit. Donner du plaisir au public en se produisant sur scène est une chose fantastique, mais donner le plaisir de vivre à un enfant est une chose incommensurable… et vraiment magique !
– Interview réalisée en novembre 2022.
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