Chanson extraite du livre L’Amour et les Grâces de Marcilly (Ainé Libraire, 21 rue St Jacques).
Air : L’amour avocat.
D’un vol élégant et rapide,
l’Amour, ce dieu maître des cœurs, vient de quitter Paphos et Gnide.
En brisant tous ses traits vainqueurs.
Las de la suprême puissance,
Cupidon n’est plus séducteur.
Pour mieux nous montrer sa science, ce dieu s’est fait escamoteur.
Soumis aux lois de la sagesse,
de plaire, il a conçu l’espoir,
en déployant avec adresse
tous ses talents dans un boudoir.
Vous dont il fit couler les larmes,
ne craignez plus le corrupteur.
L’Amour a déposé ses armes.
Il n’est plus qu’un escamoteur.
Sans répondre aux tendres œillades,
il veut démontrer chaque tour.
Ses gobelets et ses muscades
brillent sur un bonheur du jour.
Guettez ses mains, fille jolie.
Défiez-vous de l’enchanteur.
Car les prestiges, la magie,
sont chez l’Amour escamoteur.
Pour obtenir une baguette,
d’une flèche il brisa le dard.
Aux yeux d’une jeune fillette,
Cupidon fait briller son art.
Puis, voltigeant et d’un coup d’aile,
il place l’aimable auditeur.
Sage, discret, fendre et fidèle,
on voit l’Amour escamoteur.
Il prétend, la chose est croyable, s’immortaliser à Paris.
En prenant pour son sac à diable, le ridicule des maris.
Belles, à l’ombre du mystère,
venez voir votre protecteur.
L’art de tromper et l’art de plaire
sont chez l’Amour escamoteur.
Comédon
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A lire :
– Paris et les escamoteurs.
– L’escamoteur.
– Règlementation sur les escamoteurs.
– Miette, l’escamoteur du Pont-Neuf.
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