Parallèlement à ses spectacles, le magicien Harry HOUDINI avait entrepris une activité de démystification des médiums qui sévissaient au début du XXème siècle aux Etats-Unis. A l’époque, HOUDINI dénonçait les adeptes du spiritisme qui prétendaient pouvoir communiquer avec les morts ; il utilisait alors ses talents de prestidigitateur pour dévoiler les trucs que ces charlatans et escrocs utilisaient pour abuser leurs victimes.
Le 21 octobre 1926, alors qu’il préparait une série de spectacles à Montréal, il fit une conférence à l’Université McGill : « Nous rions volontiers de ces histoires invraisemblables de sorcières en train de s’envoler à califourchon sur des balais. Mais qu’est-ce qui pourrait être plus ridicule que de croire que les morts que nous avons aimés apparaissent sous la forme d’ectoplasme à travers les dents cariées d’un médium – ou d’une autre partie de son corps ? Pourquoi donc, si ceux qui nous sont chers veulent communiquer avec nous, ont-ils recours à des tables qui s’envolent, à des coups frappés et ainsi de suite à tant de lettres par coup frappé ? Nos morts sont-ils devenus des comptables ? »
Le lendemain un étudiant de cette université le frappe violemment au ventre pour relever le défi que le magicien avait lancé, sa capacité à recevoir des coups de poing au ventre de n’importe qui. A la suite d’une vive douleur, tardant à se faire soigner, HOUDINI meurt à Détroit le 31 octobre 1926.
Bizarrement, un des adversaires de HOUDINI fut Arthur CONAN DOYLE, le créateur de Sherlock HOLMES. En effet, à la suite d’une série de deuils, l’écrivain et médecin britannique devint un fervent adepte du spiritisme, reniant ainsi le rationalisme de sa créature, le fameux détective pour qui, dans Le Chien des Baskerville, « si nous avons affaire à des forces débordant les lois ordinaires de la nature, notre enquête devient inutile. »
En tout cas, il convient de clairement distinguer le mystère de l’énigme. Seule la seconde peut faire l’objet de résolution de problèmes, quant au premier, sa vérité reste indicible tant qu’il ne devient pas énigmatique, sauf à sombrer dans la fiction la plus invraisemblable voire la plus grotesque.
Cette enquête généalogique retrace la vie d’un magicien auxerrois, né après et décédé avant Harry HOUDINI, sans doute son modèle.
Introduction
Vers 1920, est éditée une carte postale représentant une photographie de l’escapologiste Harry LINARDINI. Le photographe est C. ROSSILLON dont le studio est situé à Issy-les-Moulineaux (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine), au n° 29 rue Ernest-Renan. Sous le médaillon, est imprimée une courte biographie de ce magicien ; toutefois, celle-ci existe en deux versions. Si elles s’accordent sur l’époque de naissance en juin 1891, l’une le fait naître faussement au Brésil ; la seconde dévoile sa véritable ville natale ; il s’agit d’Auxerre.
Le pseudonyme de ce magicien s’inscrit dans une filiation symbolique dont l’ancêtre dynastique serait le célèbre illusionniste français, Jean-Eugène ROBERT-HOUDIN (1805-1871) en passant par Ehrich WEISZ, le Grand Harry HOUDINI (1874-1926), son contemporain, lequel pouvait être son confraternel grand frère. Bien entendu, la magie de Harry LINARDINI n’a rien de commun avec celle du sorcier, Harry POTTER. En tout cas, avec cette étude, je vous propose une évasion spatio-temporelle à la recherche du parcours de cet illustre mais inconnu auxerrois.
Texte extrait de l’ouvrage Harry LINARDINI, Un Magicien auxerrois (1891-1922). Étude généalogique de Patrick Delarue (auto-édition, août 2017) disponible sur demande à l’adresse suivante : patrick.delarue@orange.fr
Sommaire de l’ouvrage
– Introduction
– L’époque auxerroise (1891-1911)
– Les spectacles d’évasions (1912-1922)
– « Show must go on » (1922-1937)
– Épilogue (1938-1978).
Note de la rédaction :
Mme Linardini, la femme de Paul-Lucien Linard, effectuait ses propres évasions spectaculaires, comme Torment at the Hands of the Indians, une présentation très théâtrale (avec des « Indiens » costumés) où elle avait les yeux bandées, liée de la tête aux pieds avec une corde, et pendue au-dessus d’un feu brûlant. Elle s’échappait de ce piège saine et sauve. Après la mort de son mari, à l’âge de 31 ans, elle continua son spectacle pendant plusieurs années durant.
Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Collection Patrick Delarue / Didier Morax / S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.