Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
Mon démarrage est plutôt classique : une mallette de magie à Noël à l’âge de six ans, offert par mon oncle. J’ai appris tous les tours qu’elle contenait.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai donné mon premier spectacle à l’âge de onze ans dans un hôtel. La directrice m’avait repéré sur la plage en train de faire des tours aux gens. J’ai appris principalement dans les livres.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
La première personne à m’avoir mis le pied à l’étrier est Guillaume Bienné (un des deux patrons actuels de Magic Dream), il a été un des premiers à m’engager quand je suis devenu professionnel il y a près de vingt-trois ans. Ensuite, j’ai beaucoup appris avec Hervé Listeur à force de travailler avec lui en évènementiel. J’ai eu la chance de faire très vite de gros évènements et aussi de rencontrer des personnes qui m’ont fait confiance et m’ont permis de travailler dans le monde entier. Frank Truong m’aide beaucoup également à la réalisation de mon nouveau numéro. Aucun évènement ne m’a freiné car j’ai pour habitude d’aller droit au but sans me poser de questions. Franck Syx m’a formé à l’hypnose de spectacle, ce fût sans doute ma plus grande rencontre dans ce métier car, aujourd’hui, il n’y a plus de vraies formations à l’hypnose de spectacle.
Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros.
Mes spécialités sont le mentalisme et l’hypnose de spectacle depuis près de vingt ans. J’ai créé beaucoup de numéros que ce soit pour des conventions d’entreprises ou en tant que consultant pour des artistes célèbres, mais chut ! discrétion oblige. Je passe beaucoup de temps à faire évoluer ma façon de travailler pour m’adapter au mieux à ma clientèle tant en close-up qu’en spectacle de scène. Ma vision m’a permis de travailler dans toutes les conditions, du bateau de croisière au close-up pour cinq personnes, dans les salons de célèbres hôtels en passant par des Zénith ou Palais des Sports. J’essaie toujours de faire en sorte que mes numéros soient impactant et drôles mais le plus important pour moi est qu’ils soient uniques, pas ou très peu vu par mes spectateurs. Je suis en projet d’écrire une conférence sur ce sujet pour aider les magiciens et artistes professionnels à développer cette partie.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Je ne vais pas être original si je dis David Copperfield mais j’avais treize ans lorsque mes parents m’ont offert pour la première fois un ticket pour son spectacle au Palais des Congrès à Paris. Actuellement, j’aime beaucoup la magie de Dominique Duvivier et Dani DaOrtiz. Ensuite, une prestation scénique qui m’a appris plus que dix ans de métier, c’est de voir Arthur Tivoli sur scène. Son style et son univers m’ont fait prendre conscience, que ce n’est pas le matériel qui fait l’artiste ou la qualité du spectacle.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Le mentalisme et le close-up.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Curieusement, je ne me suis pas fait influencer par beaucoup de magiciens sauf sans doute par Arthur Tivoli. J’aime aussi beaucoup m’inspirer d’autres formes d’art comme le théâtre ou le cirque.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien et mentaliste débutant ?
Premièrement, d’aimer ce métier comme nous l’aimons, ne pas aller chez un marchand faire ses emplettes pour faire un spectacle le samedi suivant. Il faut lire, beaucoup lire, car je pense que ce sont dans les livres que l’imagination se développe et qu’on trouve de belles pépites. Ensuite, la magie, le mentalisme etc., se travaillent. Il faut savoir s’entourer et parfois payer des gens pour sortir un numéro qui tiens la route. Mais la base, c’est la règle des trois T : Travail, Travail et Travail. Ensuite, laissez votre égo de côté car faire de la magie doit rester un plaisir pour vous et vos spectateurs. Un dernier conseil, ne faîtes pas la dernière « magie à la mode », comme son nom l’indique, la mode est toujours vouée à disparaître et à changer. Anticiper et faites ce que vous aimez vous ; le public vous le rendra au centuple.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Difficile de porter un regard sur la magie actuelle, car je pense que la bonne magie est celle que nous savons faire. Je crois qu’aujourd’hui, les magiciens veulent tout faire (mentaliste, hypnotiseur, grandes illusions, spectacles pour enfants…) Ce n’est pas à mon avis la bonne méthode. Choisissez une spécialité que vous aimez et donnez-vous à fond pour être le meilleur et que vos clients le sachent.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Je pense que c’est extrêmement important. Plus vous aurez de bagages dans votre spécialité, plus vous serez libre de faire la magie qui vous plaît.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Ma famille, le judo et la boxe.
– Interview réalisée en juin 2023.
À visiter :
Crédit photos : Grégory Del Rio. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.