Fu Manchu, fut le dernier représentant (6ème génération) de la légendaire dynastie de magiciens hollandais qui avait commencé avec son arrière-arrière-arrière-grand-père, Eliaser Bamberg (1760-1833). Il était le fils de Theodore Bamberg, plus connu sous le nom d’Okito (dont il reprendra le numéro d’ombromanie).
Le jeune David Theodore Bamberg.
Comme les Bamberg qui l’avaient précédé, il fut magicien dès son enfance. A ses débuts, il fut l’assistant du Great Raymond. Quand il eut 24 ans, il décida d’apparaitre en public sous le nom de Fu Manchu, et il avait déjà joué dans des hôtels, des clubs, et des tournées de music-hall organisées aux Etats-Unis, en Europe centrale et en Amérique du Sud, pays dans lequel il eut un très grand succès et décida de s’installer.
Le magicien Fu Manchu n’avait aucun lien avec le héros fictif des polars de Sax Rohmer créé en 1912. Présentant son personnage, non pas comme un scélérat, mais comme un illusionniste génial. Sa carrière atteint son apogée en 1940, il présentait alors un spectacle grandiose dans la tradition orientale avec un décor sophistiqué, une troupe de jolies filles et des assistants qui étaient également d’excellents comiques, offrant une soirée mémorable remplie de rires.
Dans les années 1940, il joua dans une série de films policiers mexicains qui utilisèrent ses talents de magicien et de scénariste comme La mujer sin cabeza de René Cardona (1944). Il présenta de la magie noire dans ses revues et, en 1947, il donna à Buenos-Aires la première de Crazimagicana, un spectacle dans le style d’Hellzapoppin qui remporta un grand succès. Fu Manchu donna sa dernière représentation le 19 mars 1966, à Buenos Aires, puis il prit sa retraite et créa un magasin de magie dans cette ville. Il mourut le 19 août 1974, mettant fin à une très longue dynastie dans l’histoire de la magie.
Ses tours les plus marquants
– The triple escape substitution trunk (1945) Fu Manchu émerge d’un sac en toile, les mains menottées dans le dos et fumant une cigarette. Ce tour était une version plus sophistiquée de la Metamorphosis d’Houdini. L’homme qui assiste Fu Manchu est Edmund Spreer, son principal technicien et constructeur d’illusions.
– Le puits et le pendule (1947) était une adaptation de la femme sciée d’Horace Goldin. Dans cette version, la scie circulaire était remplacée par un pendule tranchant qui s’abaissait en se balançant. Cette illusion terrifiante s’inspirait du célèbre conte éponyme d’Edgar Allan Poe.
Cet article a été publié pour la première fois dans le MAGICUS magazine n°211 (mai-juin 2018). Crédits photos – Documents – Copyrights : Collection S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayant droits, et dans ce cas seraient retirés.