Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
J’avais six ans. J’étais invité à une fête d’anniversaire d’un petit ami et il y avait un spectacle de magie. Après le spectacle, j’ai demandé au magicien comment faire de la magie et il m’a montré une clé. Il a mis la clé sur sa main ouverte et la clé a commencé à tourner. J’ai essayé à la maison pendant deux semaines. Et elle a fini par tourner. Je me suis dit : « Je suis un magicien. »
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Ensuite, j’ai demandé à mon père d’acheter des boîtes de magie et des livres. Je me souviens de la boîte de Silvan et de Hocus Pocus. Mon premier livre a été celui de Patrick Page. J’ai commencé à étudier et, à l’âge de dix ans, j’ai fait mon premier spectacle de magie dans un théâtre (Teatro Dante à Palerme) avec le magicien de la fête d’anniversaire !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
La première personne qui m’a aidé dans la magie fut Gaspare Lombardo, un magicien sicilien appelé professeur Goldin. Après mon premier spectacle, de dix à douze ans, je l’ai assisté dans certains spectacles. Fait étrange de la vie : quand j’étudiais au lycée, je l’ai rencontré à nouveau car il était mon professeur de mathématiques. Imaginez les leçons qu’il donnait !
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille dans toutes les conditions. En 30 ans de travail professionnel, j’ai travaillé dans des théâtres, j’ai fait beaucoup de télévisions, de salons professionnels, de spectacles privés. Le défi est d’utiliser et de valoriser la situation que vous rencontrez à chaque fois.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
En magie, une de mes idoles était Paul Daniels. J’étais allé voir son spectacle à Londres au Théâtre Prince de Galles avec mon père à l’âge de 13 ans. Le même jour, j’ai vu un autre spectacle au Regent Theatre ; Y d’Arturo Brachetti et j’ai été émerveillé. Trente ans plus tard, je tourne avec le spectacle d’Arturo, pendant trois ans, avec plus de 200 représentations. J’aime aussi Juan Tamariz, Tom Mullica, Annemann et le grand Tommy Cooper.
Francesco Scimemi avec Arturo Brachetti.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime « la contamination ». J’essaie de mélanger la poésie, la magie et le cinéma. Je pense que pour améliorer chaque numéro, nous devons surprendre, non seulement par les effets, mais aussi par nos idées. Nous devrions tout mettre dans un spectacle (musique, poésie, littérature), tout ce qui donne de l’émotion.
L’équipe de Brachetti – Che sorpresa ! lors de la tournée 2015 : Luca Bono, Francesco Scimemi, Arturo Brachetti, Luca et Tino.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Mes influences artistiques sont les Marx Brothers, Buster Keaton, Peter Sellers, Jerry Lewis, Toto, Dario Fo, les Monty Python, Carlo Collodi, M.C. Escher, Giorgio Manganelli, Ennio Flaiano, Billy Wilder, Daniele Ciprì et Franco Maresco.
Brachetti – Che sorpresa ! 2015.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Dans ces années de crises mondiales, la magie est aimée parce que les gens et le public aiment rêver et le spectacle magique réalise ce vœu.
Je pense que la magie doit être étudiée avec l’aide de livres et de DVD. À l’instar de la médecine ou de l’ingénierie. Je ne pense pas que vous allez consulter un médecin qui a appris son métier grâce aux tutoriels de YouTube.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La culture est à la base de tout. Vous devez nourrir votre cerveau avec toutes sortes de disciplines (Philosophie, musique, littérature, peinture). Soyez curieux et votre art en bénéficiera à chaque minute.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Je travaille pour le cinéma, pour le théâtre, pour la radio, pour la télévision et partout ils me payent. Pendant dix ans, j’ai participé à l’émission Stracult sur la Rai 2, un programme où nous parlions de culture au cinéma et à la télévision.
– Interview réalisée en avril 2017.
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