Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
J’ai découvert la magie grâce à mon père, qui est aussi magicien. Je suis vraiment « un enfant de la magie ». Quand j’étais tout petit, mon père me disait qu’il ne faisait pas que des tours de magie, qu’il était un « vrai magicien », comme Harry Potter ou Merlin. Tout le monde savait qu’il faisait de la prestidigitation, mais moi je croyais sincèrement qu’il possédait de véritables pouvoirs magiques. J’avais ainsi l’impression d’avoir un super-héros à la maison… et mon rôle était de garder son secret.

Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai commencé à pratiquer la magie dans ma chambre, en répétant devant le miroir. La première fois que j’ai fait un numéro en public, c’était pendant la récréation de l’école primaire : je présentais une boîte vide que je recouvrais d’un couvercle, et après un geste magique la boîte était pleine de bonbons. Je les ai ensuite distribués à tous mes camarades et je suis instantanément devenu le héros de l’école.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
La plus grande opportunité de mon parcours magique a été La Corte dei Miracoli de Livourne, le club où j’ai été formé et où j’ai grandi en tant qu’illusionniste. Ce n’est pas n’importe quel groupe : c’est le seul théâtre italien entièrement dédié à la magie. Fondée en 1993 par quelques illusionnistes passionnés, La Corte est devenue l’une des académies de magie les plus réputées d’Italie, proposant des cours, des ateliers, des conférences et des spectacles qui ont façonné de nombreuses carrières, dont la mienne. Pour moi, La Corte a été un véritable terrain d’entraînement : un lieu où j’ai pu perfectionner mon art avec des collègues et des mentors venus de toute l’Italie. Les cours hebdomadaires, le mentorat de professionnels chevronnés comme Alberto Giorgi et Luciano Donzella, ainsi que les collaborations et la créativité générale… tout cela a fait de La Corte un véritable gymnase magique où j’ai appris, échoué, progressé et finalement prospéré.

Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros
Mon cœur de métier réside dans la magie des cartes ; ce n’est pas seulement une technique, c’est une véritable obsession. Pour moi, la cartomagie est une empreinte depuis le tout premier tour de cartes que j’ai vu. Mais au-delà de la prestidigitation, ma véritable force réside dans la narration par la magie. Dans mes performances, j’associe effets élégants et narration, invitant le public à découvrir l’extraordinaire caché dans le quotidien. Aujourd’hui, je me produis principalement lors d’événements d’entreprise avec Close Up Magic et mon spectacle sur scène. Je fais également une tournée nationale avec mon spectacle théâtrale Magic life: vita da illusionista, où je raconte mon parcours personnel dans le monde de la magie pour expliquer au grand public que cette discipline est un art.

Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
J’ai de nombreux maîtres et idoles dont voici un top 5 : Dani DaOrtiz, un véritable ami qui, adolescent, m’a invité chez lui pour étudier sa magie. Joshua Jay, le premier magicien que j’ai vu faire de la magie des cartes narrative. Pit Hartling, pour son approche incroyable de la construction d’un tour (ses livres sont des perles rares). Aldo Colombini, le célèbre magicien italien que je n’ai vu qu’une seule fois en spectacle, mais qui m’a vraiment inspiré pour les tours de cartes. Et enfin, Juan Tamariz, pour tout le travail et la philosophie qu’il a créé en magie. J’ai vu son one-man-show adolescent et je me souviens m’être dit : « Je veux faire ça dans ma vie. »
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
La magie des cartes et une magie qui a du sens, une signification. Je ne dis pas que chaque tour a besoin d’une histoire ; parfois, il suffit de frapper fort. Mais, lorsque c’est possible, j’essaie toujours de communiquer aux profanes quelque chose sur moi ou sur le monde de l’illusion… Histoires et tours ont donc tous deux un objectif : sensibiliser le public à la magie.


Quels conseils et quels chemins recommander à un(e) magicien(ne) débutant(e) ?
Étudiez autant que vous le pouvez, de tout (livres, vidéos, tours…, tout est bon), regardez autant de magie que possible (à la fois en vidéo et en direct), et performez chaque fois que vous le pouvez… plus vous voyez, étudiez et performez de magie et meilleur illusionniste vous deviendrez.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je pense que nous sommes dans une nouvelle ère pour la magie… Je la vois à la télé, sur les réseaux sociaux, dans de nombreux spectacles. Les profanes l’adorent, ils la regardent et la réservent pour leurs événements privés et familiaux.

Vos hobbies en dehors de la magie ?
Je joue beaucoup au tennis ! Il faut beaucoup d’entraînement, comme avec la magie !
À visiter :
Interview réalisée en septembre 2025. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Francesco Fontanelli / Masters of Magic / Sky TV. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.