Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
L’émission du Plus Grand Cabaret du monde a longtemps nourri ma fascination pour la magie. Après ma première année au lycée, je n’avais pas de « Boulot d’été » à l’inverse de mes amis, je passais donc mon temps à regarder des vidéos sur le net. En tombant sur une vidéo de magie, je me suis dit, après tout pourquoi pas moi ? Je n’ai jamais arrêté depuis !
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai appris mes premiers tours, tous simples, par YouTube. On trouve une montagne de vidéos explicatives qui permettent d’apprendre rapidement des tours à faire à la famille et aux amis.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un événement vous a-t-il freiné ?
Serge Arial, président du Cercle Magique Aquitain et sa femme Martine ont été les premières personnes du milieu magique que j’ai rencontré. J’ai eu la chance de trouver en eux la passion du partage, ils m’ont tout de suite aidé à m’améliorer. J’ai fait mes premières scènes grâce à eux. Je ne suis pas le seul à avoir eu la chance d’être pris en main par Serge et Martine, ils ont aussi découvert Benjamin Vianney, qui a longtemps été mon exemple, travailleur talentueux et humilité sans égale ! Un certain Xavier Mortimer est passé par là aussi, je ne pense même pas avoir besoin de vous dire en quoi cela est exceptionnel !
Plus tard, j’ai intégré l’Equipe de France de Magie, cela m’a donné une véritable motivation. Nous faisions plusieurs stages par an et à chaque fois, je me préparais à fond afin de bluffer les coachs ! Cela représentait un challenge pour moi et une façon de me motiver à aller toujours plus loin et tenter de créer de la magie pour magiciens.
Dans les personnes qui m’ont aidé :
Romain Sainvet, mon frère. Il est chef d’entreprise, et une semaine avant la victoire à la FISM en Corée du Sud, il est devenu compagnon du devoir, quelle fierté !
C’est lui qui a fabriqué mon nouveau final, à n’en pas compter les heures, il a su trouver une multitude de solutions afin d’en arriver au résultat actuel. J’ai beaucoup de chance de l’avoir !
Thierry Schanen. C’est mon électronicien, son aide précieuse m’a permis d’avoir tout un système électronique dans mon costume ainsi que dans mon illusion, il a contribué à rendre mes effets beaucoup plus visuels et mon univers futuriste plus crédible, le génie !
Léa Rauzier, ma compagne. Dépression puis euphorie, c’est la façon dont j’enchaînais les journées de préparation avant le concours. Léa m’a toujours remonté le moral sans jamais se plaindre du fait que je ne vivais plus que pour mon numéro, elle est aussi la personne qui validait mes effets au moment même où je les créais, son regard avisé m’a fait placer la barre haute. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle a aussi conçu mon costume, répondant à chacune de mes exigences, des heures et des heures l’aiguille à la main, je ne la remercierai jamais assez…
Jean-Philippe Loupi. Il a suivi l’évolution de mon illusion qui est le final de mon numéro. C’est la personne grâce à laquelle j’ai poussé l’effet encore plus loin, des coups de téléphones, un simple sms, il avait les mots pour me faire comprendre que je n’étais toujours pas à 100%, sans lui je ne serais pas aller aussi loin. Il a aussi fait les ambiances lumineuses de chacun des numéros français aux Championnats du monde de magie à Busan, sans rien demander en retour il nous a mis en avant tout en combattant la fatigue des nuits courtes accumulées durant une semaine. C’est une personne en OR qui devrait nous être enviée dans le monde entier !
Pathy Bad. Appels téléphoniques journaliers, il a été mon coach mental dans les bons, comme dans les mauvais moments pendant ma préparation. Grâce à lui, j’ai pu avoir quelques occasions de répéter mon numéro en live au Cabaret de l’Ange Bleu, c’est indispensable avant un concours et surtout lorsque l’on finit son numéro trois semaines avant les Championnats du monde ! Un grand merci à lui pour son implication ! (souvenirs : après mon tout premier gala public, il était venu me voir en me disant : « Toi tu es un futur grand ! »)
Ma famille et mes amis. C’est un noyau essentiel, des personnes que l’on a envie de rendre fières !
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Quand je créé, je suis toujours devant un miroir pour voir mes tests et j’ai une grande table juste à côté avec tous les outils afin de pouvoir fabriquer et modifier les effets.
Quand ça semble prêt, je me filme, la vidéo révèle beaucoup plus que le miroir !
Afin de me mettre dans une ambiance favorable à la créativité, j’écoute toujours de la musique positive qui me rend joyeux !
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Nestor Hato a longtemps été mon idole : charisme, technique, originalité et personnage très démarqué, l’exemple parfait !
Lukas a été le magicien qui a complètement changé ma façon de voir la magie, sa pureté, la chorégraphie de ses mains et moi comme un enfant qui voit un tour pour la première fois quand j’ai découvert son numéro.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Je suis assez attiré par tous les styles, je suis un touche à tout et je pars du principe que l’on peut prendre du plaisir avec n’importe quelle magie en étant passionné.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je suis beaucoup influencé par le style coréen dans les effets et la façon de les amener. Le cinéma de science-fiction et de super-héros m’inspire aussi énormément. Etant magicien nous prétendons réaliser l’impossible, il faut donc avoir une identité visuelle remarquable et se sortir des habits traditionnels de monsieur tout le monde, osons (sur scène bien sûr).
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Travailler sans cesse, se remettre en question et surtout chercher à comprendre pourquoi certains sont meilleurs en faisant la même chose que nous. Fabriquer un maximum par soi-même est la clef de la maîtrise. Enfin, prendre chaque défaite comme une façon de nous préparer à la réussite et toujours chercher à tirer de n’importe quelle situation le côté positif.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie actuelle me plaît, elle est portée par le cinéma et se modernise. Le grand public est en train de changer son regard sur le magicien et l’évolution technologique est en notre faveur. Nous avons la chance de vivre dans une période où notre art est en plein boom !
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
C’est une question très intéressante et la plupart répondrait que c’est indispensable. Je ne me sens pas comme une personne ayant une culture importante, pourtant je m’en sors.
Evidemment que la culture va aider, elle est notre patrimoine artistique, notre mémoire, mais je pense que chacun d’entre nous a sa propre culture plus ou moins riche qui nous pousse vers différentes directions.
Nous devons avoir un grand respect envers nos pères, c’est pourquoi la culture magique reste très importante !
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Je fais énormément de sport, maintenir une condition physique impeccable et esthétique me paraît indispensable. Je suis aussi un amateur de cinéma, cela m’inspire beaucoup et fait évoluer mon sens de l’alliance entre le son et le visuel. Avec mes amis et ma famille, je vous avoue jouer de temps en temps aux jeux vidéo, un plaisir que j’ai depuis tout petit !
– Interview réalisée en juillet 2018.
A visiter :
– Le site de Florian Sainvet.
Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.