« Le sexy permet de s’affranchir des attentes de genre, de classe, de religion ; la mode sexy est un divorce entre bourgeoisie et bienséance, habituellement synonymes » Aileen Ribeiro
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À l’origine, le terme glamour faisait référence à une formule magique, une illusion que l’on disait lancée par les sorcières. Cette forme d’attraction ou de fascination crée une apparence particulièrement élégante ou luxueuse qui intensifie la réalité. Cette expression transposée à la magie je l’ai découvert dans le travail de James Hodges qui met en avant l’aspect stylisé des corps et de la scénographie. Ses illustrations m’ont toujours fasciné, ses croquis sont une source d’inspiration et de fantasmagorie depuis longtemps. C’est influencés par cette esthétique sophistiquée que nous créons ce spectacle. Notre intention, en proposant des tableaux à la fois poétiques, magiques et érotiques est d’offrir une expérience émotionnelle forte en conservant un style raffiné et de haut niveau. Comme si les pin-ups de James Hodges prenaient vie…
Notre production s’adresse à tout organisateur qui souhaite offrir à un public exigent, une expérience magique qui créer la surprise et marque les esprits. On a apporté un soin particulier à l’esthétisme général, au costumes, matériels, accessoires, décors, lumières ainsi qu’à la mise en scène. Nous jouerons le spectacle sur scène cet été à l’initiative d’offices de tourisme, lors de quelques soirées privées VIP et à partir de la rentrée dans plusieurs casinos. Il peut être présenté sur un format d’une heure vingt ou mis en scène en plusieurs séquences sous formes d’attractions lors d’évènements professionnels ou privés. En ouverture ou en clôture d’une soirée de gala, le format douze-quinze minutes me semble particulièrement adapté.
Quel est votre répertoire d’illusions et comment l’avez-vous choisi pour ce spectacle ?
Nos illusions s’éloignent le plus possible d’objets à l’aspect clairement manufacturés pour la prestidigitation que le spécialiste du domaine Jim Steinmeyer qualifie lui-même de « puzzles ». On privilégie « une magie rêvante », des illusions théâtralisées qui s’intègrent aux décors, à la scénographie et qui créer une atmosphère mystérieuse et fascinante, graphique et esthétique.
Notre répertoire se compose d’illusions innovantes, uniques pour certaines et de classiques intemporels présentés de façon contemporaine. Autant d’éléments visuels inspirés de sculptures, d’œuvres d’art et objets de design aux formes inattendues pour créer un impact visuel fort. Aucune boite à roulettes stéréotypées. Une douzaine d’illusions avec un réel attrait pour les effets flashs et les lévitations. Nous possédons à notre répertoire la lévitation Asrah du Futuroscope et la Pole Levitation du Parc Astérix, la plus haute lévitation 360° d’Europe. Toutes deux construites pas le spécialiste français dans le domaine, Christian Cécile.
Quels sont les styles de danse utilisés et comment les chorégraphies s’intègrent aux tours ?
À la frontière entre music-hall, pop culture et comédie musicale, les showgirls chorégraphient les grandes illusions en fonction du thème et du style du tableau proposé. Jazz, hip-hop, burlesque et cabaret sont utilisés pour servir les numéros. Le style de danse cabaret est un mélange de mouvements de jazz, de ballet et de danse contemporaine, souvent utilisé dans les spectacles de music-hall, les comédies musicales et les productions de Broadway.
Ces danses mettent l’accent sur les mouvements du corps et les attitudes Glamour en accord avec la nature spectaculaire et suggestive des grandes illusions. Les mouvements sont synchronisés et stylisés pour créer une chorégraphie fluide et rythmée, parfaitement adaptée à chaque grande illusion. Tant dans leur entrées, leurs sorties que leurs exécutions. On combine le dynamisme et l’énergie des shows à l’américaine avec le raffinement et la sophistication des grandes maisons françaises tel que le Crazy Horse, le Moulin Rouge ou le Lido. Un mélange innovant de cabaret, de pop culture et d’effets visuels importants.
Quelles sont vos partenaires sur scène ?
Ces danseuses éblouissantes sont toutes des artistes confirmées qui évoluent dans des compagnies ou des revues établies. Ces femmes glamour sont toujours élégantes, elles possèdent aussi un air de mystère. Sur scène elles sont dramatiques, presque intouchables, toujours au service du spectacle et du story telling. Chacune avec son propre style, beaucoup de charme et de talent. Hors de scène, elles font preuve d’un grand professionnalisme et d’humilité. La magie les fascine et leur offre l’opportunité de se challenger sur scène dans une nouvelle discipline artistique.
Longtemps uniquement focalisé sur ma technique. Je réalise plus que jamais, au contact de ses partenaires de grandes illusions, que le plus important chez un magicien demeure son showmanship. J’ai souvent l’impression que c’est moi le partenaire, et elles, les stars du show. Je travaille mon jeu et mon attitude pour conserver ma présence. Il faut un personnage très fort et sûr de lui pour ne pas disparaitre à leur coté sur scène tant elles rayonnent.
Quel rôle et quel statut réservez-vous à vos partenaires féminines ?
James Hodges a été un grand observateur et admirateur des femmes, il les a magnifié dans ses ouvrages et ses publications. C’est aussi mon ambition, en les intégrant dans des tableaux de grandes illusions suscitant l’effet « WOW », sur scène la magie les porte, elles sont sublimées. Il faut bien avouer que le casting des revues avec lesquelles je collabore à placer la barre très haute et ces artistes de talent sont toutes particulièrement brillantes, ce qui aide.
Alors que la tendance gender-neutral domine l’époque, avec des styles homme et femme qui se confondent, cette affection pour le sexy pourrait semblait à contre-courant. Si une certaine vague de féministe n’ayant pas compris notre travail, pourrait nous accuser de soutenir des normes patriarcales, ce show se veut aujourd’hui comme une forme d’émancipation ultime. Ces showgirls, sont des athlètes de haut niveau, elles ont dansé parfois jusqu’à quarante-cinq heures/semaine des années durant pour être aujourd’hui au top niveau, elles sont belles, sexy et font rimer corps assumé avec la plus grande liberté. Dans l’univers du showbizz, au départ plutôt masculin et machiste, ces artistes contribuent à l’évolution du statut des femmes dans le paysage magique. J’ai conscience de la chance que j’ai d’avoir l’enthousiasme et l’engagement de ces artistes au service de ma magie. On évolue dans le respect et la bienveillance avec beaucoup d’admiration pour notre travail respectif. À une époque, le leadership résidait dans l’autorité. Aujourd’hui, il réside dans la façon de traiter les gens.
Je m’efforce de garder une attitude élégante et de rester gentleman… au moins au début… Mais à force de partager les émotions que la scène procure on est devenus amis. La nature de nos relations est celle d’une troupe partageant la même passion, en off l’ambiance est hyper détendue, ses filles à l’humour caustique peuvent en calmer plus d’un. On rigole beaucoup. Sur scène en résulte une certaine chemistry que le public ressent et qui contribue au succès du spectacle.
Avec quelle équipe artistique travaillez-vous ?
J’ai démarré en 2005 lors de croisières internationales avec des danseuses russes formées aux ballets de Saint-Pétersbourg. Et j’ai pris une claque… Je suis aussi ponctuellement invité en « attraction visuelle » dans différentes revues. Mais le show dont on parle existe en réalité en deux versions différentes : une avec la compagnie Paris Rêverie, l’autre avec Rêve d’Étoiles avec leurs Capitaines respectives Ruby et Wendy, deux incroyables showgirls.
– Interview réalisée en juillet 2023.
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