C’est au contact des spectateurs que nous allons « construire » la plus grande partie de nos tours et de nos répartis (les lines). Au début, il faut avoir défini un message à faire passer. Quand à l’émotion, on ne la connaît pas d’avance, elle est imprévisible. Ce qui importe, c’est l’effet que l’on va produire et ce que le public va ressentir à travers lui. On ne peut pas prévoir à l’avance une émotion calculée, mais un contexte émotionnel plus large pour laisser aux gens un espace de liberté comportementale. Pour prendre une image, il nous faut bannir « les rires enregistrés ».
Paramètres pour créer l’émotion :
1/ La Clarté :
Pour pouvoir créer une atmosphère magique, tous les gestes et mouvements anti-naturels seront parasitants. « Une technique sans gestes inutiles est le premier facteur de l’effet optimal » Ascanio. L’émotion naît plus facilement quand la technique n’est plus visible. Il n’est pas utile de faire beaucoup de mouvements pour « impressionner ». Au contraire, il faut économiser ses gestes, être le plus sincère, le plus honnête et le plus naturel possible (en choisissant les bonnes techniques proche de notre personnalité et de notre ressenti).
2/ L’inattendu :
C’est en déjouant les attentes du public que l’on aura le plus de chance de gravir l’échelle émotionnelle. C’est par la surprise, le suspense et le contraste que l’on peut « toucher » les spectateurs.
3/ La personnalité du Magicien :
Essayer dès le départ d’installer un climat de confiance avec le public, et petit à petit les faire entrer dans notre univers. Rester humble, éviter la confrontation. Notre personnalité doit être marquée (gentil, désagréable, étrange…). Un fil conducteur, un leitmotiv seront « la signature du magicien » et serviront avant toute chose à attirer le public dans notre monde (un geste, une phrase, une expression, un regard, un bruitage, une mimique, un objet…).
4/ L’entraînement face au public :
Ce n’est qu’en présence des spectateurs que l’on peut constater la pertinence de ses choix (technique et présentation). En se confrontant à différents publics, on remet constamment en cause ce que l’on présente même si la routine est la même. A chaque personne correspond une interprétation différente provoquée par sa subjectivité. C’est à chaque représentation une nouvelle aventure qui commence, un nouveau challenge, une nouvelle mission d’où le magicien tirera toutes les leçons pour améliorer sans cesse sa routine. Un très grand nombre de finesse, d’astuce, de mise en scène en découleront.
5/ L’attitude hors du public :
Etre magicien ne veut pas forcément dire être toujours obligé de faire des tours pour exister en société. On peut être en représentation sans faire de magie, simplement en étant soi même, l’illusion peut opérer sans artifices, on peut être magique sans faire de magie. La magie c’est un état d’esprit, une manière de penser. Pour certains artistes, l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes en public est calculée d’avance. A leur début, pour entretenir l’illusion, Myr et Myroska, sans argent, recevaient les journalistes dans un hôtel cinq étoiles quitte à manger des sandwichs. Max Maven, quand à lui, toujours habillé en noir et volontairement mystérieux entretient soigneusement son personnage au-delà de la représentation.
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