Lors du Grand Gala du congrès de la FFAP (2007), Elastic est passé à trois reprises et nous a proposé différentes saynètes de son one man show « Artisto ». C’est un personnage singulier. Il possède plusieurs registres : clown, mime, et acrobate. Belge parlant l’italien, il est un Auguste possédant des gènes de l’acteur Roberto Begnini. Cheveux hirsutes, chemise rouge et pantalon noir retenu par des bretelles, il a l’allure du bon gars sympathique et dès son arrivée, nous sommes tous prédisposés à passer un très bon moment avec ce personnage burlesque.
Première partie :
Le saut à l’élastique
Pour un artiste l’arrivé en scène est primordiale. Elle plante le décor et le personnage. Elastic arrive de profil en tirant une corde et traverse la scène de gauche à droite avec effort. Soudain, il retraverse la scène en un éclair de droite à gauche. Il introduit ainsi son personnage par une image saisissante : celle d’un saut à l’élastique dans le sens horizontal ! En un instant tout est dit et résumé : l’élasticité du personnage au sens propre comme au sens figuré. La facilité de passer d’un registre à un autre, de pratiquer différentes disciplines comme le mime, l’acrobatie ou la jonglerie. Elastic est bien un artiste aux multiples facettes.
Le Cerceau ou la participation du public
Le clown distribue les rôles. Nous serons le « publico » et lui l’« artisto » et tout sera « spectaculo ». Dans ce premier tableau, Elastic nous propose un exercice d’acrobatie avec un cerceau sur le mode décalé. Pour commencer, il s’échauffe les doigts à la manière d’un prestidigitateur. Puis il mime l’action de sauter dans le cerceau posé au sol. Ce numéro à pour but de faire participer la salle, de chauffer les spectateurs. Le public est scindé en deux parties par une ligne imaginaire. Chaque partie participe par des applaudissements et quand le mime réussit à mettre un pied dans le cerceau, les spectateurs des deux parties rythment le numéro et jouent leur propre rôle dans le spectacle à s’en faire exploser les mains !
L’avaleur de sabre
Elastic présente ce classique à sa manière. Une épée confectionnée à partir d’un ballon est introduite dans la bouche du clown comme un sabre. La baudruche avalée, la posture d’Elastic est un poil raide et lui permet quelques facéties ! Quand tout à coup la pointe de l’épée apparaît par un autre orifice plus bas situé ! Certes, l’idée est connue, mais Elastic réussit à lui apporter une expressivité corporelle et personnelle hilarante.
Deuxième partie :
Flypo le Raccoon
Elastic arrive sur scène une valise à la main. Tout à coup celle-ci reste immobilisée dans l’espace : séquence mime. « Probleme, momente » Il fait plusieurs fois le tour de la valise, réussit à la poser. Il fait quelques pas. La valise le rejoint comme par magie. Il en sort un raton laveur nommé Flypo. S’inspirant sans le copier du numéro déjanté de David Williamson, Elastic fait vivre son Raccoon avec une vivacité rare. Comme son nom l’indique, Flypo est complètement flippé. Il a le trac et essaye de se cacher à la moindre occasion. L’artiste l’amadoue avec des biscuits puis décide de l’hypnotiser pour le calmer. Ne parvenant pas à l’endormir, il emploie la méthode forte. Alors il panique car l’animal ne se réveille plus malgré des tentatives sonores au raz des tympans ! Finalement, il le réanime, en lui pratiquant le bouche-à-bouche. Ce numéro est hilarant d’un bout à l’autre grâce au réalisme des mouvements millimétrés du Raccoon. Tous les sentiments sont exprimés et le public comme chaque fois avec la présence d’un animal retrouve son âme d’enfant et est complice de l’artiste.
un léger « piti problemo »
Troisième partie
Le salto de la mort qui tue !
Tout commence par un pari. Sauter au dessus d’une table de camping instable, surmontée d’une boite puis surélevée d’une valise posée verticalement et y réaliser plusieurs saltos. Après maintes tergiversations, Elastic change d’idée décide de réaliser un équilibre au dessus de toute cette installation bringuebalante. Il y parvient ce qui est déjà un exploit. Mais ne maîtrisant pas sa sortie il s’écrase l’entre jambe sur sa valise. Réaction par un oh ! du public, tellement c’est réaliste. Certains spectateurs ont mal pour lui d’autant qu’il redescend de l’installation avec un léger « piti problemo ». Il a une démarche chaloupée. Il essaye de parler mais ce sont des onomatopées incompréhensibles. Nous devinons que deux balles de ping-pong dilatent ses joues. Il effectue une courte parenthèse avec quelques
passes de jonglage buccal. Et pour terminer son numéro il invite deux spectateurs à l’aider à récupérer ses bijoux de famille. Un homme et une femme. Le dialogue est surréaliste. L’homme ne comprend rien et la femme lorsqu’elle parvient à l’aider est montrée en exemple à celui qui n’a rien compris. Cette séquence est drôle jusqu’à l’absurde. Le public n’en peut plus, hurle de rire, et offre à Elastic une standing ovation méritée.
A lire :
– Son spectacle complet ARTISTO.
A visiter :
– le site de l’artiste.
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