Mise en scène : Yngvild Aspeli. Distribution : Dominique Cattani, Yejin Choi, Sebastian Moya, Marina Simonova, Kyra Vandenenden. Assistants à la mise en scène : Thylda Barès, Aitor Sanz Juanes. Composition musique : Ane Marthe Sørlien Holen. Fabrication marionnettes : Yngvild Aspeli, Manon Dublanc, Pascale Blaison, Elise Nicod, Sébastien Puech. Scénographie : Elisabeth Holager Lund. Création vidéo : David Lejard-Ruffet. Costumes : Benjamin Moreau. Régie lumière et plateau : Emilie Nguyen. Régie son et vidéo : Baptiste Coin, Pierre-Aimé Ballot. Dramaturge : Pauline Thimonnier. Création 2021.
Nous avions découvert cette créatrice norvégienne en 2011, avec sa première pièce Signaux au Festival Mondial de la Marionnette de Charleville-Mézières. Depuis Yngvild Aspeli a eu un parcours exceptionnel et ses spectacles ont été programmés partout dans le monde avec grand succès. « L’utilisation des marionnettes, dit-elle, est au centre de mon travail, mais le jeu d’acteurs, la musique, la lumière et la vidéo, comme le traitement de l’espace, sont des éléments tout aussi importants dans la communication de l’histoire. Avec la rencontre de ces différentes expressions, un langage étendu se crée et ouvre à une narration multi-sensorielle. »
La metteuse en scène a choisi de raconter par le biais d’une de ses victimes, l’histoire mythique du comte Dracula écrite par Bram Stoker. Lucy finira par devenir elle-même vampire, avant de mourir. Dominique Cattani, Yejin Choi, Sebastian Moya, Marina Simonova et Kyra Vandenenden donnent vie à Lucy et Dracula, des marionnettes à taille humaine. Accompagnés par la musique originale d’Ane Marthe Sørlien Holen.
Comme toujours avec la compagnie Plexus Polaire, le travail de manipulation est d’une précision exceptionnelle. Nous n’avons aucun mal à croire à l’existence de Dracula au charme fou avec de faux airs de l’acteur Samy Frey. Mais en une heure quinze, la trop rapide arrivée de Dracula ne nous laisse pas attendre. Ce qui contribuerait au plaisir de la découverte. Ici, très vite, le vampire assouvit son goût du sang sur les veines jugulaires de Lucy. Une superbe marionnette de chien-loup précède l’arrivée du Comte, manipulée selon la technique du « Théâtre noir » : éclairer avec un puissant rayon de lumière le pantin pour que le manipulateur reste invisible. Yngvild Aspeli et ses artistes peuvent rompre avec cette technique et faire apparaître le comédien-manipulateur à vue, sans que l’illusion s’atténue. Il faut souligner le remarquable travail de l’équipe de fabrication des marionnettes : Yngvild Aspeli, Manon Dublanc, Pascale Blaison, Elise Nicod, Sébastien Puech et Delphine Cerf. Un moment fort où dans une danse macabre, le corps de l’actrice qui joue Lucy se transforme en marionnette à taille humaine, manipulée grâce à des fils rouge sang sortant de son corps. Laissons-nous emporter par cette histoire entre rêve et réalité… Seul le théâtre peut redonner vie à ces fantômes nés de l’imagination d’un écrivain.
À lire :
Article de Jean Couturier. Source : Théâtre du Blog. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Christophe Raynaud de Lage. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.