Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Par la petite porte avec la boîte de magie de Kassagi, Magie 2000. J’avais une dizaine d’années.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Comme je crois pas mal d’enfants croyant que la « vraie » magie existe, j’ai laissé tomber cette boîte car ne comprenant rien. Puis j’ai vu à la télévision les émissions de Jacques Delord, Les Ateliers du magicien. A la même époque je lisais la trilogie de Delord, et là tous mes boutons de pré-ados ont doublé ! Je découvrais la sensualité de l’art magique après avoir été abîmé (artistiquement) par l’émission Y’a un truc qui rabaissait l’art magique au rang de vulgaire « truc ».
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Mes premiers courriers d’adolescent étaient destinés à Fanch Guillemin, le Breton, dont j’avais relevé l’adresse dans son livre Sorciers d’aujourd’hui. Puis quelques années après à Jacques Delord. Rien ne m’a freiné car j’étais déjà inconscient et rêveur…
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
J’ai pratiqué en amateur la magie de 13 à 20 ans. Un numéro très moyen de manipulation. Comme j’ai lancé Magicus magazine à 17 ans et que je critiquais durement les autres magiciens je me suis senti gêné de me produire sur scène, étant moi-même dans la moyenne… Donc j’ai arrêté de faire de petits spectacles pour me consacrer à fond au « journalisme ».
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marquées ?
Mon premier congrès AFAP était St Etienne en 1980. J’ai eu une permission et suis arrivé en tenue de marin… J’avais 18 ans et certains magiciens ont voulu me toucher le pompon mais je ne balancerais pas. Là j’ai vu des types formidables comme Brahma et le génial Llorens, toulousain comme moi, qui mettait l’ambiance dans les concours ! Le premier congrès est toujours le meilleur dans le souvenir d’un amateur.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime tous les styles pourvu que l’artiste dégage une émotion. Le close-up n’est pas ma tasse de thé car on a 90% de techniciens qui ne sont pas des artistes, et 85% de cartomanes qui retrouvent l’As de Coeur… J’adore quelques pointures comme Bilis, Vallarino, Duvivier, Tamariz, etc. qui sont à la fois d’excellents techniciens mais surtout de bons artistes qui ont quelque chose à dire.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je ne suis pas assez artiste pour répondre.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Pratiquer le théâtre, la danse, la musique, le mime, etc. puis l’art magique.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Beaucoup de jeunes sont créatifs mais n’ont aucun cadre sérieux et professionnel pour s’épanouir. Les associations sont à la ramasse et ne jouent pas leur rôle, trop occupées qu’elles sont à la distribution des rôles administratifs… Et surtout j’adore la magie nouvelle depuis 35 ans ! Le label n’était pas encore vendu à la mode mais des artistes comme Abdul Alafrez, Pôl, CharlErick, Carmelo, etc. étaient en plein dedans !
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Il faut être curieux de tout, ouvert. La culture c’est large ! Il faut surtout considérer que l’art magique fait partie de la culture. Pour le faire entrer dans l’esprit des décideurs culturels il faudra encore un petit siècle !
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Poterie et confection de colliers de nouilles pour la fête des mères…
– Interview réalisée en décembre 2013.
A lire :
– Magicus.
A visiter :
– Le site de Magicus.