Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
Mon premier déclic s’est produit lorsque j’ai vu David Copperfield à la télévision portugaise. Il a été le premier magicien à susciter en moi des émotions. Ce moment a fait naître une passion pour la magie et l’envie d’explorer cet univers.
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Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Mes premiers pas dans la magie ont eu lieu à l’âge de six ans, lorsque mes parents m’ont offert le coffret de magie Mickey Mouse. Plus tard, à onze ans, j’ai enfin réussi à acheter mon premier livre de magie. À cette époque, ces ouvrages étaient rares et difficiles à trouver dans les librairies classiques, mais dès que j’en ai eu un, je l’ai « dévoré ». Chaque tour était comme une découverte, une clé vers un nouveau monde. La façon dont je lisais et absorbais ces informations a fait comprendre à mes parents que l’art magique était vraiment ma passion. Depuis, je m’y consacre avec enthousiasme et détermination.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
J’ai eu de nombreuses opportunités et j’ai rencontré des personnes qui ont été essentielles à mon parcours. À treize/quatorze ans, j’ai découvert le Clube dos Ilusionistas Fenianos à Porto et le Dick Marvel Magic Studio dans la ville d’Espinho, ma ville natale, qui ont joué un rôle crucial dans mon développement. Ces découvertes m’ont permis de me connecter avec d’autres magiciens et participer à des conventions. Au club d’Espinho, j’ai rencontré Ricardo Pereira, qui est devenu un ami proche, un consultant et un mentor. Il a eu une influence directe et importante sur ma croissance en tant que magicien. J’ai également rencontré Mário Daniel, qui a un peu près le même âge que moi. Nous avons grandi ensemble dans le monde de la magie, en suivant toujours les progrès de l’autre. Nos chemins ont légèrement divergé et il est devenu une véritable célébrité au Portugal, alors que je passais la majeure partie de mon temps à essayer de créer des numéros et de nouveaux effets. C’est gratifiant de regarder en arrière et de voir comment nos trajectoires se sont entrelacées au fil des ans.
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Il y a des moments difficiles qui nous amène à ne pas réussir comme nous le souhaitions. Je crois que la clé réside dans la façon dont nous gérons les échecs et les moments où les choses ne se passent pas comme prévu. Il y a des chutes, des doutes et des moments difficiles, mais le secret est de les surmonter. Aller au-delà des obstacles et se relever revitaliser en transformant les erreurs en leçons. Apprendre de ses échecs et les utiliser comme tremplins pour progresser est, à mon avis, l’un des principaux secrets du succès.
Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros.
La plupart de mon énergie est canalisée vers la magie scénique. Je suis un magicien de scène avec une formation théâtrale, ce qui m’a donné une base solide pour explorer différentes modalités et formes de magie. Grâce à ma formation d’acteur, je m’adapte parfois à des environnements alternatifs ou à des espaces non conventionnels. Chaque défi que j’accepte représente une expérience qui contribue à ma croissance en tant qu’artiste.
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Mon numéro signature de manipulation avec l’enveloppe rouge (The Red Envelope) m’a apporté une reconnaissance internationale dans le domaine de la magie, mais je n’ai jamais voulu me limiter à un seul style. Il y a quelques années, j’ai commencé à créer un numéro de comédie qui a récemment été récompensé au Championnat d’Europe FISM en 2024. Cette routine fonctionne bien pour le public profane et les magiciens et évolue vers le Championnat du monde FISM, cette année. Je réalise aussi des grandes illusions, du mentalisme et de la magie de proximité, bien que ce ne soit pas mon objectif principal.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marquées ?
Sans aucun doute, David Copperfield qui a été le premier magicien à susciter en moi des émotions, devenant dès le début une référence. Mais aussi Peter Marvey, Lance Burton, Otto Wesley (Wessely), Hakan Berg et Fred Allen qui m’ont influencé par leurs performances. Et beaucoup d’autres…
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Tous les styles de magie m’attirent. Cela dépend du sentiment que me procure la représentation. Il y a toujours quelque chose dans chaque style que j’admire et que j’apprécie.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je dirais toutes. Je crois que tout ce que nous vivons et expérimentons contribue d’une manière ou d’une autre à notre vision artistique.
Quels conseils et quels chemins conseiller à un magicien débutant ?
Si vous avez un rêve, travaillez pour le réaliser. Je crois que si une idée ou un désir nous vient à l’esprit, cela s’est déjà produit quelque part – dans votre esprit. Il s’agit simplement d’agir. Il est important de croire en soi, même lorsque des défis se présentent. Travaillez dur, poursuivez ce que vous voulez et si vous échouez, relevez-vous. Considérez les échecs comme des occasions d’apprentissage. Personne ne sait mieux que vous ce à quoi vous aspirez ou désirez vraiment. Ne laissez pas les autres vous dire ce que vous devriez vouloir ou faire. C’est vous qui le savez. Faites confiance à votre vision et poursuivez-la avec détermination.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie n’a toujours aucune limite, comme il y a trente ans. Elle va toujours de pair avec la science. Au fur et à mesure que la science progresse, de nouvelles méthodes émergent, élargissant les possibilités. Aujourd’hui, la frontière entre illusion et réalité est de plus en plus floue, la science et la créativité fusionnant. Cependant, en tant qu’artistes, nous devons continuer à considérer la magie comme une forme d’expression artistique, en utilisant les ressources disponibles tout en nous concentrant sur la création de quelque chose d’émotionnel et de significatif. La magie est infinie en possibilités, et il nous appartient d’explorer ses limites et de la réinventer en permanence.
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Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie (apprentissage culturel, différences sociologiques et ethniques) ?
La magie peut être pédagogique, selon la manière dont elle est présentée. Lorsqu’elle est intégrée à la culture, elle acquiert force et reconnaissance en tant qu’art. Réaliser un tour isolé n’est pas de l’art, mais créer une routine ou un spectacle avec un message et une émotion transforme la magie en véritable art. Il est essentiel que la magie soit associée à la culture et mérite cette place d’honneur. Cependant, l’art est subjectif, et il nous appartient de créer quelque chose de significatif et de pertinent.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
J’aime jouer aux échecs et au paddle-tennis. J’aime aussi apprendre de nouvelles langues et explorer des sujets liés à la géographie. Parfois, j’apprécie une bonne baignade dans l’océan ou des moments de détente avec des amis.
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Interview réalisée en janvier 2025. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : © Zakary Belamy / David Sousa / Ana Dias. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.