Né en 1973, David Blaine a bousculé l’image que l’on se faisait de la magie et des magiciens en général. Il est le symbole parfait d’une génération désabusée. Il se promène en jeans et T-shirt dans les rues des Etats-Unis, de façon très détendue, et présente quelques tours impromptus à des inconnus rencontrés dans la rue.
La magie de proximité est à l’honneur et, avec elle, une discipline en plein essor : la street magic et plus précisément la Guerrilla magic ; dont la première spéciale a été diffusée sur la chaîne américaine NBC en 1997 sous le titre David Blaine : Street Magic. Ici, pas de table, pas de chaise, et des conditions de travail sans filet. La magie de Blaine n’est ni novatrice, ni exceptionnelle, elle repose en grande partie sur des montages judicieux et est axée sur les vives réactions d’étonnement des spectateurs. Blaine fascine et rend la magie accessible. Selon ses propos, il « ramène la magie là où elle était présentée il y a 100 ans ». Il est le chef de file d’un mouvement qui verra naitre une multitude de « clones » avec plus ou moins de réussite dont Criss Angel, Derren Brown, Cyril Takayama, Dynamo, Yif Wang, Florian Zimmer et Kamel.
Blaine ajoute également une autre dimension à ses prestations : les défis d’endurance. C’est une sorte de fakir moderne. Là où les magiciens terminent avec des grandes illusions, lui termine avec des challenges physiques impressionnants (la plupart financés par un certain Donald Trump). Il se fera enterrer 7 jours dans un cercueil de verre (Buried Alive, 1999), restera enfermé 63 heures dans un bloc de glace (Frozen in Time, 2000), se tiendra 35 heures debout sur une colonne à plus de trente mètre de haut (Vertigo, 2002) et réalisera bien d’autres défis dont Above the Below (2003), Drowned Alive et Revolution (2006), Drive of Death (2008), Electrified (2012).
L’héritage d’Harry Houdini est évident dans les défis physiques de Blaine. Même-ci Houdini se concentrait presque exclusivement à l’escapologie, il a aussi fait l’expérience de l’enterré vivant…
Article extrait du Jean Merlin Magic History Day n°9 (2016). Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Coll. S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.