Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
A l’âge de 5 ans j’ai vécu pendant 2 ans et demi en chambre stérile pour cause d’une leucémie. Lors de mes 7 ans tout fut terminé quelques jours après m’être fait baptiser. Magie ou simple coïncidence ?, malgré mes cellules qui furent à 100% cancéreuses. Dès lors, mon but ultime a été de faire rêver les gens, de les divertir, de leur faire oublier leur quotidien, et enfin de montrer à tous, que si l’on croit en ses rêves alors tout devient possible… Je n’oublierai jamais ces quelques clowns et musiciens qui m’ont rendu visite…
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Ainsi, je me suis mis à la magie petit à petit, seul, en apprenant sans relâche (d’abord avec une boite de magie offerte à Noël, puis avec un DVD de manipulation de cartes) et j’ai tout de suite compris que c’était ce que je voulais faire (les yeux des personnes qui regardaient mes tours m’ont fait prendre conscience qu’avec un simple jeu de cartes « j’existais »). J’ai presque instantanément créé mes propres techniques et j’ai décidé de me présenter aux championnats de France de magie à Aix les Bains en 2008 (afin de me produire sur scène, devant un grand nombre de magiciens). Le fait est que j’ai eu la possibilité d’en remporter le 1er prix en close-up. Je venais juste d’avoir 11 ans ! Par la suite je suis passé à l’émission Vivement dimanche chez Drucker et me voilà lancé (merci à Dani Lary pour sa confiance).
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Je ne remercierai jamais assez mon ami Arlequin, organisateur du festival de magie à La Valette, qui a toujours cru en moi (il m’a toujours incité à continuer sur cette voie), qui m’a fait rentrer dans mon 1er club de magie (malgré mon jeune âge et sans même me connaître).
En revanche, énormément de magiciens Français ont voulu que je ne continue pas dans cette voie. Probablement par jalousie ou par trop grande estime d’eux-mêmes… Je me suis alors fait critiquer mainte fois par des magiciens à chaque fois français, souvent anonyme, qui n’ont jamais pris le temps de me connaître. Ils me considéraient comme le petit « Jordi de la magie », qui était poussé à faire de la magie par ses parents, qui le font dormir dans une cage…
Il faut bien dire que tous ces petits commentaires d’internautes me font maintenant beaucoup rire compte tenu du fait que je me produis régulièrement en Floride (Orlando, Tampa, Jacksonville…), aux USA, au Japon (Tokyo…), en Lettonie, en Italie, aux 4F à Buffalo (lieu mythique du close-up)…
Et par-dessus tout, je vis aujourd’hui de ma passion, la magie qui est devenue mon métier !
D’ailleurs mon père m’a toujours soutenu : « que l’on parle en bien ou en mal de toi, l’important, c’est que l’on parle de toi… ».
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Aujourd’hui je travaille sur scène en proposant mon one man show de 1h15 qui s’intitule : La magie de très près. Tout ce que je fais sur une table est retransmis instantanément sur un écran géant en Full HD. Lumières, musiques, atmosphère magique… sont également au rendez-vous. L’avantage est que je suis complètement autonome en terme de matériel technique à présent. Ainsi, seule une salle dans laquelle jouer le spectacle est requise.
Il m’arrive régulièrement d’être engagé dans des galas à travers le monde afin de présenter des numéros de 15 minutes avec d’autres artistes (comme c’était le cas à Tokyo, récemment par exemple). De plus, je propose une conférence de 1h à 1h30 qui s’intitule : La magie à travers mes yeux et dans laquelle je parle de ma vision de la magie, les points qui m’apparaissent comme étant essentiels.
Dans tous les cas, les conditions requises sont les mêmes: lumières, sonorisation, cameras très haute résolution, écran géant, et un bon micro casque (je pense que la visibilité de ce que l’on a à montrer doit être sans faille).
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
J’avoue avoir été marqué par les spectacles proposés à Las Vegas par le Cirque du soleil : Le rêve, O, Zarkana, One… Car pour moi tout y est réuni ! Magie, musique, rêve, attitude, posture, humour, technique, divertissement, présentation et clôture du show en apothéose.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Le close-up m’a toujours fasciné de par sa difficulté d’exécution et tout le travail qui en découle. En effet, un numéro de close-up demande autant de travail, voir plus, qu’un numéro de scène. Tout se passe devant les yeux des gens, nous n’avons donc pas le droit à l’erreur.
Quelles sont vos influences artistiques ?
David Copperfield et Chris Angel ont été de véritables symboles magiques pour ma part. Mais en toute honnêteté il m’a depuis toujours semblé préférable de se forger sa propre personnalité dans le but de se différencier des autres. Voilà la raison pour laquelle j’évite de vouloir m’inspirer des autres. Ou alors je m’approprie des idées pour qu’elles soient en corrélation avec ma personnalité.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Je conseillerais à un magicien débutant de s’accrocher à son objectif afin de parvenir à le réaliser… De beaucoup travailler afin d’être le plus irréprochable possible dans sa démarche.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Aujourd’hui, je suis content de voir que la magie fascine toujours autant le grand public et qu’elle évolue sans cesse avec son temps (sans jamais se démoder face aux nouvelles technologies).
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Je pense que la culture magique va réellement se concrétiser quand il va s’agir de savoir si un mouvement que nous avons trouvé existe ou n’existe pas. Ainsi il s’agit de quelque chose d’essentiel de posséder un minimum de culture magique… En revanche, nous ne pouvons pas tout connaître, et il est évident que des tours apriori nouveaux, se révèlent en réalité inventés il y a des décennies déjà…
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Ma deuxième passion, c’est l’infographie. Les trucages vidéos et photos pour le cinéma me fascinent depuis tout petit. La création de flyers, cartes de visites, sites Internet … L’art de partir d’une page blanche pour créer et diffuser un design, une idée, à très grande échelle. D’ailleurs j’ai également fait de ce hobby un métier : je propose donc tous ces services à ma clientèle. Je suis aujourd’hui à mon compte pour la magie et l’infographie. En conclusion, ma passion est devenue ma vie !
– Interview réalisée en juillet 2015.
A visiter :
– Le site de Billy Debu.
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