Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Mon grand-père pratiquait quelques tours de cartes et ne me les expliquait qu’au compte goutte, il m’a donné l’envie du secret et sa valeur. Je n’ai jamais eu de « boite de magie » à douze ans j’ai vu une programmation « Sanlaville » avec Richiardi junior, fakir et ombres chinoises, celà me semblait incroyable.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
j’ai appris avec des livres au début (Delord, Hugard, Marconick) étant provincial, j’avais très peu d’infos, quand j’ai lu le livre de close-up de Jean Merlin, il disait faites disparaitre ceci ou celà au lapping. je pensais que « lapping » était un accessoire qui permettait de faire tout disparaitre…
A mon arrivée à paris, j’ai rencontré Abdul Alafrez à Beaubourg qui m’a montré « un lapping », je n’avais aucune
idée de l’endroit ou était passée la pièce ! Ensuite j’ai eu Pierre Edernac comme professeur pendant deux
années et en garde un souvenir merveilleux. La premiere fois sur scène, à Lyon, j’avais 18 ans, un trac fou, j’ai fait une routine de dés, trois anneaux et des cordes.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-il freiné ?
Edernac m’a inculqué des principes (par exemple « poser pour prendre, prendre pour poser ») qui m’ont servis et
permis de « penser » la magie. Les livres de Jacques Delord également. J’ai étudié trois ans à l’école Marceau : mime théatre, danse, escrime. Cela m’a ouvert à l’idée de spectacle plus que de « numéros ». je n’ai découvert que très tard la « magie pour magicien » et j’ai toujours trouvé ça indigeste.
Dans quelles conditions travaillez vous ?
En théatre, évènementiel, close-up, festival de rue. Avec Carmelo nous avons tourné en Asie, au Québec, fait du
close-up dans l’Orient Express…
Quelles sont les prestations de magiciens qui vous ont marquées ?
Dans le désordre : Shimada, Mc Bride, Copperfield, Salvano, Max Maven, Finn John, Norm Nielsen, Cardini.
Chez les français Edernac, Delord, Majax, Droude, Carmelo, Abdul Alafrez, Bébel, Jérôme Murat et David Stone qui a un sens de la misdirection qui m’impressionne.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime les mélanges de genre, passer du visuel au parlé et inversement. J’aime les magiciens qui ont un véritable univers.
Citez un ou deux tours qui vous viennent à l´esprit comme les plus beaux à regarder, puis les plus beaux à pratiquer.
A regarder : la lévitation incontestablement. A pratiquer : les tours où on est soi-même illusionné !
Quel conseil. Quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Le chemin c’est l’envie et la patience.
Quel regard portez vous sur la magie actuelle ?
C’est très créatif, touffu aussi, il manque une part de mystère. Tout le monde veut faire des blagues, mais le fond de la magie reste un art mystérieux.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La culture, c’est vaste … Disons que la culture permet de rester sensible et curieux, le piège du magicien étant de trop s’investir dans le truc, le rapport de force au public, ou le rapport narcissique…
Vos hobbies en dehors de la magie ?
J’étais très cinéphile, avant la naissance de ma fille. Je compte m’y remettre bientôt. J’aime beaucoup lire Jean-Claude Carrière. J’adore l’ile de Groix, les endroits sauvages.
– Interview réalisée en novembre 2008.
A lire :
– « La comédie magique ».
– « Les illusionnistes ».
A visiter :
– le site de Bertrand Crimet.
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