Sur scène sont disposés un pan de mur avec une fenêtre ouverte sur un ciel étoilé, une peluche à l’effigie de Bob l’éponge, un nounours, une chariote avec un ballon, un jouet dinosaure…
A jardin se trouve une chaise sur laquelle est posé un vrai nounours qui lit un journal. Côté cour se trouve un coffre à jouets avec, à l’intérieur, des boîtes, des cubes, des dés, des livres, une corde à sauter, une épée, etc.
Saut dans le temps
Anael arrive dans sa chambre en baillant : « Il est une heure du matin et vous êtes dans ma chambre ? »
« J’avais 7 ans et j’ai grandi d’un coup » effet du bras qui s’allonge sous la chemise.
« J’ai pris les habits de mon papa. » Le lacet jaune de sa chaussure est défait ; il le remet en place, juste en secouant son pied.
La quêteuse
Anael présente le « sac à cravates » de son papa. Il sort d’une quêteuse 5 cravates de différentes couleurs qu’il présente aux enfants. Les cravates sont ensuite remises dans la quêteuse et elles disparaissent. « Abracadaplouf » et la cravate jaune apparait autour du coup du magicien.
Le journal déchiré
« Les grandes personnes lisent le journal… » Anael prend le journal, que tient son nounours, et le déchire : « oui, mais lire le journal c’est ennuyeux. » puis, il le reconstitue.
Le seau aux pièces
« Je pourrais conduire une voiture, aller au travail pour gagner de l’argent… De l’argent, j’en ai trouvé à la plage. J’ai mon sac de plage avec mon seau et ma pelle… »
Un enfant du public vient sur scène, puis il tape sur le fond du seau pour faire de la musique comme Anael. Commence alors une chasse aux pièces classique où le magicien produit des pièces de monnaies sur l’enfant en terminant par faire apparaitre une pièce jumbo.
Corantin le lapin
« Moi, je sais jouer. Les grandes personnes oublient de jouer. »
Le magicien sort un lapin du coffre à jouets et commence une séance de ventriloquie avec l’animal : « Tu veux leur dire quelque chose ? » Le lapin répond : « Salut, salut… »
« Tu veux retourner au lit ? » Le lapin répond : « Oui ». Anael pose son compagnon et commence une routine de D’light : « Cette nuit les étoiles sont belles ».
« Corantin, ta chambre c’est le bazar, il faut ranger tes jouets ! ». Le lapin veut une carotte que le magicien lui donne. Celle-ci finit par se multiplier une à une dans sa main. Anael fait ensuite apparaître une pomme de terre qui se transforme en melon.
Les dés
Le magicien commence à ranger la chambre. Il place un dé qui traîne dans la boîte magique de son grand-père. Commence alors une petite comédie interactive avec les enfants qui voient le dé passer d’un côté et de l’autre de la boîte successivement, jusqu’à sa disparition et sa réapparition dans une autre boîte posée sur le sol.
Corde à sauter
Anael prend une corde à sauter qui est trop petite pour lui. La corde tombe au sol et il ne reste plus que les deux « poignées » dans ses mains. Il s’en sert comme micro pour chanter et reprend la corde pour enchaîner avec une One rope routine avec corde coupée et nœud voyageur (excellent).
Il prend ensuite une épée (une canne à disparition avec un faux pommeau) qu’il fait disparaitre. Il fait ensuite léviter un étui à violon et fait apparaître une grande voiture en bois derrière un journal (belle montée en crescendo).
Le pirate
« Vous aimez vous déguiser ? Voici ma belle chemise et mon turban, mon chapeau et mon pistolet… »
Anael mime un pirate. « Voulez-vous être mes moussaillons avec le capitaine Corantin ? » Le lapin chante alors une chanson de corsaire avant d’être rangé.
« A tribord il y a une île avec des arbres bizarres, des palmiers » Le magicien déploie alors un grand cône de papier qui forme une plante exotique (technique reprise du magicien de papier de Paul Maz).
« Sur les bateaux, il y a des rats (il sort une marionnette Raccoon) et quand on s’ennuie, on joue aux cartes. Ce rat est devenu un expert aux cartes. »
Avec des cartes jumbo, le magicien demande à une petite fille de lui dire stop quand elle veut. La carte choisie est perdue. Le rat va retrouver sa carte grâce à une ficelle placée dans la boîte. Il en ressort une carte ficelée qui s’avère être la bonne (authentifiée par un coin déchiré).
La palette de couleurs
« Avez-vous une idée du métier que je pourrais faire ? »
Corantin répond à Anael en chanson : « J’aurais voulu être un artiste ! Un artiste peintre » précise le magicien. Il demande à un enfant de venir sur scène pour lui apprendre à peindre. Il me faut donc une palette de 5 couleurs et un pinceau (qu’il donne à l’enfant). Le pinceau devient mou (comme l’effet classique de la baguette). Une comédie commence avec le manche du pinceau qui se raidit et se ramollit successivement. Il lui donne alors un autre pinceau « qui roule », un rouleau qui couine !
Le couinement se déplace alors sur l’enfant, sur ses chaussures, etc.
Les couleurs de la palette disparaissent grâce au rouleau passé dessus. Tous les enfants de la salle ouvrent leurs mains et les mettent sur leurs genoux. Le magicien présente alors un livre de coloriage avec des dessins en noir et blanc qui se colorisent grossièrement quand les enfants « lancent » leurs couleurs. Le livre est une nouvelle fois feuilleté et les couleurs sont bien en place.
« Il ne faut pas secouer le livre car toutes les couleurs et les dessins peuvent disparaître. »
« AbracadaSchtroumpfs » sur le livre et tout redevient normal comme au début. Le magicien donne à l’enfant sur scène une serviette blanche pour qu’il se « lave » les mains et celle-ci devient toute peinturlurée.
Une très belle saynète qui revisite brillamment les indéboulonnables « baquette molle » et « livre de coloriage » que l’on voit malheureusement dans tous les « spectacles » d’enfants car vendu par les marchands de trucs…
Le cirque
« Avec mes parents, nous sommes allés au cirque. » le magicien chausse une veste à queue de pie. Il joue le rôle d’un clown, fait apparaître et disparaître une balle rouge plusieurs fois d’affilée puis présente les animaux du cirque en sculptant un ballon à l’effigie d’un lion rugissant.
Anael parle ensuite d’un magicien qui l’a marqué par ses tours de foulards. Il fait venir un enfant sur scène et lui confie une baguette magique. Celle-ci se multiplie dans un effet de gags. Le magicien sort un chapeau clap et un foulard vert. Il le fait disparaître dans son poing et le retrouve dans la manche de l’enfant. Celui-ci repart avec le lion en cadeau.
Lune zombie
« Comment ai-je bien pu grandir en une seule nuit ? C’est peut-être la lune ? »
Le magicien matérialise alors la lune de la fenêtre (peinte sur le décor) en vrai et la fait léviter un moment entre ses mains pour ensuite la faire voler autour de lui grâce à un foulard (boule zombie).
Le lapin Corantin qui sait tout, revient sur scène et conseille à Anael d’aller se recoucher pour retrouver ses 7 ans.
Extinction des feux, noir dans la salle et fin du spectacle.
Conclusion
Anael est habile dans la manière d’adapter des tours classiques du répertoire et de détourner certains accessoires « réservés » à un public d’adulte. Il utilise au maximum son « décor » qui gagnerait, quand même, à être redessiné et plus étoffé. Il manque en effet certains éléments caractéristiques d’une chambre d’enfant, au-delà des accessoires. La partie ventriloquie reste un peu en dessous du reste et n’exploite pas assez l’interaction marionnette-ventriloque. Corantin le lapin serait peut-être plus attachant s’il était présent comme une peluche faisant partie du décor et moins comme un gimmick qui « apparait » de temps en temps.
Le spectacle reste encore dans un registre « démonstratif » et pas assez narratif avec sa succession de tours et dans le choix d’utiliser une marionnette : tous les magiciens pour enfants l’utilisent à un moment donné (Peter Din, Sébastien Mossière, Paul Maz…)
Malgré ces réserves, avec un pitch simple et efficace qui parle à tout le monde, les parents passent un agréable moment magique et les enfants réagissent énergiquement au spectacle et c’est l’essentiel car c’est pour eux que le magicien joue !
A visiter :
– Le site d’Anael.
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