L’histoire
Anaël, un savant un peu fou, doit se rendre à une soirée costumée mais sa tenue très spéciale a disparu. Épaulé par Corantin, son lapin chimiste, Anaël décide de recréer son costume avec l’aide des enfants.
Le décor
Au fond de scène est disposée une bâche-décor avec en imprimé, une porte et un intérieur de labo avec bureau, ordinateur, étagères de livres, diplôme, crâne… Côté jardin, un panneau représentant une étagère avec du matériel de chimiste et un extincteur. Côté cour, un guéridon et un trépied avec des accessoires dessus et une mallette au sol. Une caisse sur roulette avec écrit dessus « Labo de Corantin ».
Introduction
Sur une musique tirée du film Monstres et cie de Pixar, le savant-magicien, interprété par Anaël Meunier, fait son entrée en blouse blanche et s’étonne de voir les enfants dans sa pièce. Pour planter le décor, il réalise une lévitation d’un bécher avec un liquide vert qui coule (Référence : Floating glass).
Anaël est invité dans la soirée à un bal costumé chez son ami, le docteur Frankenstein, mais il ne retrouve plus son costume…
Corantin le lapin
Une voix se fait entendre, c’est Corantin, l’assistant d’Anaël. Pour le présenter, le magicien sort trois cubes qui représentent la tête, les jambes et les oreilles de l’animal. Ces cubes sont placés dans un tube, dans l’ordre, pour reconstituer le lapin à l’endroit, mais cela ne marche pas. Ce n’est qu’au 4ème essais que l’animal est dans le bon sens. Anaël présente enfin son assistant, sous forme d’une marionnette en peluche, qu’il sort de la boîte sur roulette. Il est habillé d’une blouse verte et de gants noirs.
Télépodes portables
Après un échange comique et quelques jeux de mots entre le savant et son assistant (ventriloquie), Anaël propose une expérience de téléportation. Il présente deux boites, n°1 et n°2. Pour commencer, il téléporte une mouche de l’une à l’autre. L’expérience (gag) réussit. Il va ensuite téléporter la canne blanche d’Einstein avec succès dans une astucieuse variante de la canne à apparition, qui est ici détournée et « modernisée ».
La pizza
Une pause repas s’impose pour le savant-magicien. Il commande une pizza par téléphone et le livreur sonne instantanément à sa porte. Anaël revient avec une boîte qu’il ouvre pour découvrir une minuscule pizza à l’intérieur. Il utilise alors de la potion sous forme de gouttes pour la faire grossir deux fois de suite, jusqu’à ce qu’elle devienne géante ! Il mange ensuite en coulisse avec Corantin. (Référence : Pizza-To-Go ! d’Axtell avec une présentation adaptée au contexte scientifique).
Dématérialisateur de molécules
Anaël fait venir un enfant sur scène et joue une petite comédie avec son bras avec un « bonjour » répétitif. Ils vont tester devant le public le phénomène d’invisibilité avec l’aide de foulards colorés (les molécules) et une canne-fouet (le dématérialisateur). Une molécule disparaît dans un tube pour réapparaître dans une boîte qui se casse en cinq morceaux. Une autre molécule disparaît sous la casquette du savant.
Un cadre vide, avec deux molécules rouges de chaque côté, est présenté au public. Un atome en forme de ballon est placé au centre de la boîte. Sous l’action du dématérialisateur et d’une aiguille, la molécule verte (foulard) apparaît au centre de la boîte (détournement justifié du Cadre aux foulards du XXème siècle).
La potion d’invisibilité
Anaël propose à Corantin de faire une expérience avec des cartes, mais celui-ci les mélange violemment et les éparpille partout au sol (effet de la fontaine de cartes). Le savant-magicien sort un petit balai (celui de Corantin) pour ramasser les cartes au sol, mais ce dernier n’est pas adapté, alors il verse une goutte de potion dessus et fait grandir instantanément le manche qu’il ressort de sa valise.
Anaël cherche, à nouveau, sa potion d’invisibilité, demande à Corantin, mais ne la trouve pas. Ils vont la récrire ensemble avec les notes que l’assistant a pris et qu’il a perdu ! (gag de l’ardoise avec le jeu du morpion) Anaël demande de l’aide dans la salle et fait monter une jeune fille sur scène. Il en profite pour que celle-ci l’aide à ramasser les cartes au sol, qui sont ensuite placées dans un sac. En secouant ce dernier, toutes les cartes se remettent dans l’ordre et se rangent dans l’étui ! Une goutte de potion est versée dans le sac et le jeu se transforme en grand format Jumbo.
Divination à l’ardoise
Anaël fait choisir une carte à sa partenaire et, par l’intermédiaire de deux ardoises, il devine la sélection, en trichant, puis en révélant une prédiction déjà écrite sur son ardoise.
Champignons magiques
Corantin retrouve la formule d’invisibilité. Il faut comme premier ingrédient des champignons magiques. Anaël sort un petit sac qu’il retrousse de tous les côtés pour trouver le légume. Le sac change de couleurs plusieurs fois avant que le savant ne trouve une fermeture d’où il sort un champignon rouge et blanc (Sponge Mushrooms d’Alan Wong).
Il lui en faut plusieurs, c’est pourquoi, Anaël demande aux enfants de souffler sur le champignon pour le multiplier, mais ce dernier disparaît pour réapparaître sur un jeune garçon de la salle qu’il fait monter sur scène pour l’assister. Anaël réalise une transposition de champignon dans la main de l’enfant ainsi qu’une multiplication du légume (routine de balles éponges classique avec des champignons en mousse).
Préparation de la potion
Un gros entonnoir et 3 champignons sont disposés dans un gros pot, ainsi que de l’eau, un pétale de fleur, un serpent en plastique, un œil globuleux (qui apparaît et disparaît sous un gobelet dans une routine très originale de chop cup), un citron (qui apparaît sous le gobelet), une grenouille en plastique, du soda, le tout mélangé avec une baguette transformée en cuillère.
Le savant fait apparaître une grande paille (Référence : appearing big straw) et goûte à sa potion en avalant tout (il montre le seau vide : Duck Bucket détourné). Trop de potion ingurgitée et Anaël se transforme à la manière de Dr Jekyll et Mister Hyde, devant le public sous couvert de sa blouse (méthode Kellar). Il apparaît avec des lunettes, des oreilles de cochon et une queue rouge. Corantin vient à la rescousse de son maître en convoquant le livre du feu de la tante Ursule : de la sorcellerie contre « les monstres bizarres » qui annule l’effet de la potion en rendant à Anaël sa forme humaine (en coulisse).
Les boîtes à poudres
C’est alors que le savant pense que la potion se trouve dans la boîte à poudres disposé sur sa table de travail depuis le début. Il sort alors du sac, de façon inexplicable, une succession de 14 boîtes différentes ! (Référence : Dream bag illusion). La dernière boîte contient des confettis blancs, qui sont lancés sur un foulard noir, d’où se matérialise une écriture : « dans ta poche » ; c’est là où se trouve la potion d’invisibilité.
Disparition finale
Après un mélange de produits dans sa boîte, Corantin finit « grillé » et boit la potion puis devint progressivement invisible sous couvert d’un foulard. C’est ensuite au tour d’Anaël de boire le breuvage et de partir en coulisse pour rejoindre la soirée costumée du Dr Frankenstein.
Conclusion
Anaël compose un docteur un peu foufou et attachant qui reflète la personnalité du magicien à la ville. On sent à chaque instant son investissement dans cette histoire fantastico-scientifique et une vraie tendresse pour son public. Le magicien détourne astucieusement de vieux tours du patrimoine magique pour les présenter de façon nouvelle, qui collent à son histoire. L’originalité de l’interprétation et la fantaisie dans l’utilisation des accessoires confèrent au spectacle une réelle intelligence qui en fait une pièce de magie théâtrale incontournable.
Si l’on fait la fine bouche, nous pouvons regretter certaines transformations qui ne se réalisent pas devant le public (en utilisant le transformisme ou le quick change par exemple) mais en coulisse (la première transformation d’Anaël de monstre en humain et la transformation finale du savant-magicien) mais ce serait chipoter vis-à-vis du travail exceptionnel de recherche et d’originalité effectué par Anaël. Combien a-t-on vu de pseudo magiciens-clowns malmener, voir traumatiser leur jeune public ! Travailler pour des enfants est le plus dur des métiers ; les emmener dans un monde et garder toute leur attention pendant 50 minutes est un tour de force qu’Anaël réussit haut la main grâce à une écriture dramatique pensée et réfléchie. Le magicien n’oublie pas que ce genre de spectacle demande de la rigueur et de la précision dans le timing pour maintenir l’attention de nos petites têtes blondes. Il joue également une deuxième grille de langage à destination des adultes, indispensable pour se mettre dans la poche les parents.
A lire :
– La nuit magique d’Anaël.
A visiter :
– Le site d’Anaël.
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