Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Mon intérêt pour la magie a commencé enfant lorsque mes parents m’ont offert un coffret de magie lors de mon 7ème anniversaire. Le premier tour que j’ai appris était une disparition de dé à coudre. J’ai fait des spectacles de magie pour ma famille à 11 ans, puis vers l’âge de 13 ans, je divertissais d’autres enfants lors des fêtes d’anniversaires près de chez moi.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai commencé à lire des livres sur la magie. Les premiers livres que j’ai acheté étaient Royal Road to Card Magic et Mark Wilson‘s Complete Course in Magic. Enfant, j’arpentais différentes bibliothèques pour emprunter et lire tous les livres que je pouvais trouver sur la magie. J’ai appris la routine des gobelets et la multiplication des boules de billard ainsi que l’importance historique de ces effets. Puis, un magicien du coin nommé Andrew Miller m’a emmené dans un club de magie où je voyais des conférences données par David Jones et Randi Waksman. C’est alors que ma perception et l’intérêt pour la magie s’est encore élargi.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Au cours des 10 dernières années, j’ai participé à des ateliers de rue dirigés par Mario et Veronica Morris, ceux où le magicien Gazzo intervenait en tant que conférencier. Après cela, j’ai commencé à travailler dans les rues de ma ville natale et dans d’autres villes du Yorkshire, où je vis, ainsi qu’en Europe. Le spectacle de rue m’a aidé à développer les compétences nécessaires pour faire face à un public plus vaste. J’ai ensuite commencé à travailler dans des cabarets, des théâtres de variétés marginaux pour développer une présentation plus théâtrale.
Avec mon frère, Thomas Wells, qui est un musicien et ma femme, j’ai créé des soirées théâtrales pleines de magie et de la musique en direct. Ma femme m’a toujours soutenu et encouragé.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille en magie de scène chaque fois que je le peux pour développer ma créativité, c’est ce que j’aime. Je travaille aussi en cabaret, dans les théâtres de variétés et de burlesque, pour des événements en extérieur, dans la rue, pour des festivals, lors de mariages ou de fêtes privées.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
La sombre nervosité et les illusions expérimentées de Simon Drake et de son Secret Cabaret. Penn & Teller m’ont inspiré dans ma maturité de magicien. J’ai toujours eu des sensibilités de « vieilles écoles », dont Cardini est le symbole avec son interprétation classique de manipulations et son style unique, qui m’ont grandement influencé.
Les connaissances et compétences techniques de Tommy Wonder et Shoot Ogawa. Les spectacles et le personnage de Pop Haydn, Raymond Crowe et Rob Zabrecky que je tiens en haute estime.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’apprécie le style visuel et l’ambiance du 19ème siècle, les magiciens edwardiens et leur tour de manipulations, les artistes de vaudeville pour leur comédie physique. J’aime les récits parlés de style fort et impétueux des forains et des attractions de fêtes foraines. Je me penche donc vers les classiques de la magie sans aucun doute.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Mon but artistique est de créer un portrait intemporel de la romance et du pathos des magiciens itinérants. Je ne veux pas reproduire ce style, mais évoquer son sentiment en le couplant avec les avantages et les connaissances de la magie moderne. Je tente d’explorer la croisée entre la ruse et le bluff des bateleurs et les franges sinistres de la vraie magie et de l’occulte.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Mon conseil serait de lire les livres anciens, et pas seulement les nouveaux … autant que vous le pouvez. Connaître l’histoire et l’évolution de la magie et les racines de ce grand corps de connaissances. Apprenez les différents types de magie et travaillez partout où vous pouvez. Ayez aussi d’autres centres d’intérêts en dehors de la magie.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
C’est tellement excitant que la magie soit devenue aussi populaire. Il y a tellement de magiciens étonnants aujourd’hui. La magie semble beaucoup plus visible dans les médias que dans les décennies précédentes et la communauté magique est plus grande que jamais.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Si la magie est traitée comme un art, il est essentiel d’être conscient des différentes influences culturelles afin de rester pertinent et actuel. Du point de vue du magicien, les influences culturelles ont un impact énorme sur la considération d’un numéro et affectent l’interprétation et la transmission de la magie. La perspective culturelle du public change la façon dont les gens expérimenteront et réagiront à la magie. Si un magicien développe une prise de conscience des différences culturelles, il ou elle sera capable de se connecter plus efficacement avec son public.
Je tente d’approcher ma vision des effets magiques du point de vue d’un artiste et non pas uniquement comme un magicien. Je suis plus intéressé à trouver des méthodes et des effets, de construire un personnage et d’évoquer un sentiment plutôt que d’être prisonnier et régi par des structures existantes.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Depuis longtemps, j’ai un intérêt et une dépendance pour la bande dessinée et les romans graphiques. J’aime les jeux, la couture, la mode, le design, l’art contemporain, le jonglage, le mime et le parc national des North York Moors, la pilosité faciale, la vraie bière et le whisky de malt.
– Interview réalisée en juillet 2015.
A visiter :
– Le Facebook d’Alexander Wells.
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