Comment êtes-vous entré dans la magie (les déclics) ?
Je suis entré dans la magie d’une manière assez naturelle, on va dire un peu comme tout le monde. J’étais au collège en 4ème et un copain de classe m’a montré un tour de magie, la disparition d’une carte à l’empalmage… J’ai été soufflé, très impressionné, l’émotion que j’ai ressentie était tout à fait nouvelle, forte ! Quelques jours plus tard je lui ai demandé de m’expliquer son tour, il a accepté. Alors je me suis entrainé et entrainé encore, tout le temps, en classe sous la table : « Mr Lepage, qu’est ce que vous tripotez comme çà ? Rien Mme. » Et je lui montrai mes mains vides. C’était le début de l’aventure magique.
Comment avez-vous appris ?
Au début, c’était ce copain qui m’apprenait des tours. Après ce fut l’émission « Coucou c’est nous » avec Bernard Bilis qui, chaque semaine, faisait de la magie dans l’émission. Pour moi, c’était l’unique occasion d’en voir, alors j’enregistrais ses passages, et je me les repassais au ralenti, des dizaines de fois. C’était le plaisir après d’épater mes copains au collège, c’était super pour moi, je me faisais des copains et en plus je devenais « quelqu’un » !
Qu’est-ce qui vous a aidé et (ou) freiné ?
Je peux dire que ma manière d’apprendre par la TV, a été très constructive. J’ai appris les bases de la magie des cartes, quelques tours de pièces. Et puis je m’imprégnais beaucoup du style de Bilis. J’apprenais en live. C’est important çà de voir du direct. J’apprenais ainsi à présenter mes tours, à m’exprimer en public, à poser ma voix, à amuser et captiver le public. Egalement, mon oncle à l’époque organisait des « événementiels », et 8 mois après mes débuts, il m’a demandé d’animer le repas d’une soirée d’entreprise. Il y avait 150 personnes. C’était mon premier close-up. Après, beaucoup d’autres petits contrats sont venus, c’était pour moi une aubaine, je faisais ma magie devant un public et je gagnais de l’argent. C’était génial ! A l’époque je me rappelle je claquais tout chez Magix, ma mère « crisait »…
Dans quelles conditions travaillez vous ?
Maintenant, je fais essentiellement de la scène, ce qui me passionne le plus. Les conditions de travail sont larges, elles vont du resto avec 4 mètres carré pour travailler jusqu’aux scènes super géantes des zéniths. Et c’est le même plaisir à chaque fois !
Quels sont vos magiciens préférés et pourquoi ?
Y en a beaucoup ! En close-up, Bilis forcement pour l’amusement qu’il procure et parce qu’il me touche, David Stone pour son exubérance, Romaric pour sa gentillesse, Bébel pour son touché. En scène, Mahka Tendo pour son magnétisme et sa pureté dans la manipulation, Lance Burton quand il a gagné la FISM pour sa classe et son charisme. Théo Dari pour son inventivité, Jérome Murat pour sa poésie… et pleins d’autres encore…
Quels sont vos tours de prédilection et pourquoi ?
En close-up, le change de deux cartes dans la main du spectateur qu’avait présenté Blaine dans un de ses shows TV. Je ne connais pas le nom mais j’adore ce tour parce que cela s’apparente à de la vrai magie, le spectateur tient les cartes dans sa main et pourtant la magie a lieu, c’est fort ! Aussi, je termine souvent par la Balduci Levitation, cela clôture le truc net, les gens se disent : « Ce mec est vraiment magicien, c’est hallucinant… ». Ce qui me plait c’est qu’à la fois les gens s’amusent et en même temps ils croient à la vrai magie, cela donne l’espoir que rien n’est impossible dans la vie.
Quels conseils donneriez vous aux magiciens débutants ?
S’AMUSER, je pense que le secret de notre art est dans le plaisir qu’on prend à le pratiquer. Et puis pour celui qui rêve d’en faire son métier, un conseil serait de faire le maximum de spectacles, pour toutes les occasions.
– Interview réalisée en octobre 2005.
A lire :
– la conférence de Nicolas LEPAGE.