Avec l’avènement d’Internet et des nouvelles technologies, presque tout est nouveau, dans le sens d’un changement continu beaucoup plus rapide qu’auparavant. Les changements continus et la mondialisation des comportements exigent une évolution des valeurs ou de la philosophie appliquées à de nouvelles situations, afin de produire des bénéfices plus globaux.
Précisément tout le contraire de l’éthique machiavélique qui justifiait ou justifie les pires comportements avec des conséquences mondiales catastrophiques, pour autant qu’ils apportent des bénéfices à un individu ou à un groupe d’appartenance locale, nationale, idéologique ou religieuse. En d’autres termes, Machiavel, dans le plus célèbre manuel d’éthique politique, justifiait tous les crimes contre ceux qui se trouvaient en dehors de la principauté de Florence, pour autant qu’il produisait des bénéfices pour sa population.
En appliquant cette terrible éthique machiavélique à l’illusionnisme, n’importe qui peut révéler les secrets des magiciens dans son propre intérêt ou celui de ses adeptes via Internet. Cette éthique peut produire des avantages pour quelques-uns en causant des dommages astronomiques à presque tous les magiciens et les publics du monde entier.
Contre cette éthique machiavélique, je propose une nouvelle éthique des magiciens en donnant la priorité aux intérêts du plus grand nombre plutôt que de quelques-uns. Il est clair que la divulgation gratuite et publique en ligne des secrets des magiciens peut produire d’énormes dégâts. Seule l’ONU peut établir des normes morales, éthiques et déontologiques mondiales pour empêcher le préjudice du plus grand nombre au profit illégal ou immoral d’un petit groupe d’individus sans scrupules. Aucun pays ne peut établir une norme mondiale interdisant cette divulgation gratuite. Mais nous pouvons tous travailler pour promouvoir une meilleure éthique, au lieu de fermer les yeux sur « une caste appartenant à la principauté de Florence ».
Mon professeur de biologie à l’ISPA (Instituto Superior de Psicologia Aplicada) a dit que la magie est le meilleur spectacle et le meilleur divertissement pour stimuler la créativité et l’intelligence. En montrant ce qui semble impossible, la magie stimule les parties du cerveau responsables de la créativité et de l’intelligence, en essayant de trouver des solutions. Si les secrets des magiciens-illusionnistes sont divulgués par Internet, ils perdent cette stimulation. On ne peut éviter la divulgation de certains tours de magie et souvent, une telle interdiction peut faire plus de mal que de bien. Mais il me semble important de mettre en place un code éthique, moral ou déontologique pour limiter de telles pratiques. Tout d’abord, il me semble évident de ne pas révéler publiquement en ligne ou par d’autres moyens les inventions des magiciens vivants, sans leur autorisation, surtout s’ils vendent leurs secrets et les utilisent encore. La créativité se développe davantage si elle est stimulée. En appliquant la loi de la biologie et de la psychologie aux inventeurs et innovateurs de la magie, ils produiront plus et mieux à mesure qu’ils seront stimulés. S’ils profitent de leurs inventions, ils consacreront plus de temps et d’énergie à découvrir de nouvelles astuces au profit des magiciens qui les mettent en pratique face au public, pour améliorer l’avenir de la magie et stimuler la créativité et l’intelligence de ceux qui voient ces spectacles.
Une certaine philosophie a des effets biologiques et psychologiques similaires à ceux de la magie : elle stimule la créativité et l’intelligence de certains philosophes et de leur public en soulevant des doutes et des interrogations sur ce qui peut difficilement être prouvé. En réfléchissant aux avantages et aux inconvénients de la divulgation publique et gratuite en ligne de certains secrets, on développe des comportements plus humains où le partage est réfléchi dans un intérêt réciproque.
Il y a une croyance répandue que les magiciens prêtent serment de ne pas révéler leurs secrets. De nombreuses croyances naissent et se développent grâce aux bienfaits qu’elles procurent à leurs croyants. Je pense que cette croyance résulte d’un pacte entre les magiciens et leur public.
Lorsque la magie était apprise avec un maître ou dans des livres achetés, il y avait une limitation de la divulgation publique généralisée, limitée presque exclusivement à ceux qui avaient l’intention d’être des magiciens. Avec les nouvelles technologies, il devient facile de libérer une diffusion mondiale gratuite pour les curieux qui ne prétendront jamais à devenir magiciens. C’est pour cela qu’une éthique, une morale et une déontologie doivent être mises en place pour contrôler ce débinage massif et aveugle.
Note :
Néo = Nouvelle éthique online.
A lire :
– L’interview de SERIP.
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