Comment êtes vous entré dans l’univers de la magie (le déclic) ?
A l’âge de 8 ans, j’ai rencontré un magicien pour la première fois, je m’en souviens comme si c’était hier, il faisait les balles en mousse et la cigarette à travers la pièce. J’étais complètement fasciné.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
A l’époque, lorsque Copperfield passait dans une série d’émissions sur France 3, j’ai décidé d’acheter toutes les boites de magie qui se vendaient en supermarché puis, un jour, je suis tombé sur l’adresse de Mayette Magie Moderne.
J’ai commencé à apprendre avec les cassettes de Dominique Duvivier.
Comme j’habitais en province, je n’apprenais qu’avec des cassettes et des livres. J’ai pris quelques cours au double fond lorsque je venais sur Paris.
A 18 ans, j’ai décidé d’arrêter mes études et me suis installé à Paris. J’ai suivi la formation dispensée à l’école du mime Marceau et je travaillais le soir en close-up dans les restaurants.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidés. A l’inverse un évènement vous a-t-il freiné ?
Mes parents ne m’ont jamais freiné, mon père m’a toujours poussé à faire ce qui me plaisait. J’ai aussi la chance d’avoir une fiancée exceptionnelle qui est très exigeante. Elle me soutient au quotidien et son avis compte énormément pour moi.
Dans le milieu magique, Nestor Hato est pour moi un génie et un ami. On a travaillé ensemble pour mon numéro et je lui demande souvent conseil.
C’est un grand passionné qui cherche de nouvelles idées et travaille sans cesse.
Par ailleurs, j’ai eu l’opportunité de faire les Tremplins Magiques, lesquels m’ont permis d’entendre ce que James Hodges, Elisabeth Amato, Peter Din et Jean-Philippe Loupi avaient à dire sur mon travail : il y avait des choses agréables à entendre et d’autres beaucoup moins, mais ça a toujours été dans le but de me faire avancer.
Après les tremplins, j’ai continué à envoyer des cassettes de l’évolution de mon numéro à Jean-Philippe qui s’est toujours montré disponible. Nestor Hato et les Tremplins Magiques m’ont appris que l’on travaille mieux quand on collabore et je conseille vraiment de le faire lorsque l’on en a l’occasion.
Pour l’instant, je me suis toujours servi des moments durs pour rebondir. Après avoir gagné la Colombe d’Or, je suis parti une semaine plus tard faire le Concours des Lary d’Or et j’ai pris un gros bide
dans la salle, le public ne réagissait sur aucun effet et c’est là que j’ai compris qu’il me restait encore beaucoup de travail.
Dans quelles conditions travaillez vous ?
Je travaille, pour la majeure partie de mon temps, dans des restaurants parisiens.
Quelles sont les prestations de magiciens qui vous ont marqué ? Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Copperfield évidemment, à tel point que, quand j’avais 13 ans, j’essayais de voler dans mon salon! (mais je vais mieux maintenant…).
Jeff McBride et ses manipulations quand il était passé à Attention magie.
La première conférence de magicien que j’ai vue est celle de Michael Ammar (quand j’ai su qu’il allait expliquer ce qu’il avait montré j’en avais presque les larmes aux yeux à l’idée que j’allais peut être savoir le faire…)
Jean-Philippe Loupi aux Mandrake d’or, quand j’ai vu son numéro, j’ai eu l’envie par la suite de faire du mime.
Un spectacle au double fond de Dominique Duvivier et Gaëtan Bloom qui sont vraiment des créateurs de génie et de vrais show men.
En close-up, j’aime la magie directe et efficace sans trop de bla bla sauf si c’est drôle. En scène, j’aime voir les Killers comme Jeff McBride mais je préfère un personnage qui transmet des émotions comme
Jérôme Murat (qui pour moi est un des plus beaux numéros au monde)Richard Mc Dougall ou Tina Lenert.
Citez un ou deux tours qui vous viennent à l’esprit comme les plus beaux à regarder, puis les plus beaux à pratiquer.
Ce n’est pas facile, mais je dirais la carte ambitieuse et j’aime beaucoup aussi les effets de voyage impossible comme le billet dans le citron ou autres qui laissent toujours un fort impact sur le public.
Quel conseil ? Quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
De beaucoup travailler, regarder le plus de choses possibles : livres, vidéos, émissions de magie… mais aussi s’intéresser à d’autres arts
comme le cirque, la danse ou le théâtre, afin de pouvoir choisir sa voie. Il faut montrer son travail le plus souvent possible n’importe où, à ses proches, en terrasse ou en concours, c’est le public qui nous
apprend le plus. Apprendre aussi à écouter les autres, tout n’est pas toujours facile à entendre… Il faut savoir parfois se remettre en question, c’est essentiel pour avancer.
Quel regard portez vous sur la magie actuelle ?
J’ai l’impression qu’elle est en train d’évoluer, les recherches de mise en scène sont de plus en plus présentes et c’est tant mieux car je pense que la magie en a besoin.
Quelle est l’importance de la culture dans l’approche de la magie ?
Elle est primordiale pour savoir ce qui a été fait, comment ça a été fait et comment peut être nous on pourrait le faire.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Le basket-ball, mon père était un Champion à l’époque, il a joué contre les plus grands (Jordan, Magic Johnsson, Larry Bird). Le basket est ma deuxième passion après la magie, dommage pour moi que les deux ne soient pas vraiment compatibles car on a vite fait de se prendre un ballon sur le doigt !
– Interview réalisée en novembre 2005.
A lire :
– Le compte-rendu de son numéro.
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