Cette équipe dépend de la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs (FFAP), institution française fondée dans les années 1900 par Jules d’Hôtel, héritier du fameux Robert-Houdin, le plus célèbre illusionniste du XIXème siècle. Dans sa petite salle du boulevard des Italiens, il avait installé des machines aussi efficaces qu’invisibles, avec déjà l’aide de l’électricité… Georges Méliès en 1896, réalisa un film sur son escamotage d’une dame. La plupart des tours encore utilisés aujourd’hui nous viennent de lui, même si une certaine magie moderne n’échappe évidemment pas à l’électronique et aux télécommandes de toute sorte.
Magic se présente comme « expérience unique et extraordinaire, un spectacle drôle, envoûtant, et poétique » (sic). Mais à y aller voir de plus près, les choses sont moins évidentes ! Magicien confirmé, Gaëtan Bloom présente les numéros, et réalise au passage, quelques tours traditionnels du genre petite bouteille escamotée dans un sac en papier. Ou fil coupé par une paire de ciseaux qui disparaît puis réapparait. Pamplemousse, orange et kiwi coupés menu, puis jetés dans un carton mais retrouvés intacts quelques secondes plus tard au fond du même carton. Mais Gaëtan Bloom, en présentateur, en fait des tonnes, demande à la salle d’applaudir pour un rien, bavasse au micro. A la limite du supportable. Dommage…
Plus intéressant et cette fois réellement poétique, le numéro de Zuk et Silhouette, deux hommes, avec tout un jeu sur le vrai et le faux, sur la notion d’automate, et la notion de double. Un beau travail.
Il y a aussi un numéro de Beryl, une jeune femme (il n’y en pas tellement dans le monde de la magie), qui, seule en scène, change de masque de façon absolument magique. Ce qui suppose une belle concentration et un art de la manipulation porté à un haut niveau.
Le clou de la soirée : celui d’un très jeune homme Alexandre Laigneau, seul en scène, au langage gestuel très graphique, avec juste un banc, un composteur et une pendule. On entend l’annonce d’un train 58794. Les billets de train se multiplient à partir d’un seul, une canne laisse apparaître un journal, et des cartes naissent au bout des doigts d’Alexandre Laigneau. Brillant et poétique à la fois. Modeste et discret, il fait les choses avec facilité, ce qui suppose bien entendu un très gros travail. Le public lui a fait une formidable ovation.
Il y a enfin, d’une grande poésie, le numéro de Gwenaëlle, qui sort de la Chavez school de Las Vegas, Avec des apparitions de cartes qui se transforment en éventails. Et pour finir, un numéro d’escamotage par Mahni et cie d’une jeune femme, avec fumigènes et accessoires assez laids comme cette grosse théière où on l’enferme et où on la perce de coups d’épée.
Le spectacle, on l’aura compris, très inégal, traîne parfois en longueur à cause d’une mise en scène trop approximative. Mais bon, dans la belle salle du Théâtre d’Yerres, le public, très jeune, était fasciné.
Source : Le Théâtre du Blog.
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