Mise en scène et jeu : Taha Mansour.
L’effet Papillon, une expression inventée par le météorologue Edward Lorenz en 1961… De petits évènements en détermineraient d’autres plus importants, imprévisibles et non maîtrisables. Comme ces battements d’ailes d’un papillon au Brésil qui auraient pour conséquence une tornade au Mexique. Si on modifie de façon infime un paramètre dans un modèle météo, il s’amplifie de façon progressive et provoque, à long terme, des changements colossaux. Comme dans l’environnement, avec des toxines contenues dans les crèmes ou shampoings, libérées à des milliers de kms et souvent néfastes aux animaux, aux plantes, mais aussi aux humains qui mangent les produits de la mer…
Taha Mansour, qui a eu une formation d’ingénieur, nous invite avec cet Effet Papillon, nommé « spectacle magique de l’année 2023 » par la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs, à une promenade mentale où nous sommes obligés de remettre en cause les outils même de notre perception du monde qui nous entoure et à voir comment nous pouvons à notre insu, être très influencés par nos proches… ou par des inconnus.
Sur ce petit plateau tout habillé de noir comme Taha Mansour, pas de trucage ni vidéos, ni magie genre lecture de pensée, dit-il. Mais volubile et sympathique, il développe une analyse subtile et une perception aiguisée des moindres gestes de spectateurs qu’il fait venir sur scène (bien choisis par lui !) et dont il observe et analyse aussi la plus petite intonation vocale. Bref, un raisonnement implacable mis au service d’une intuition pour qu’il y ait spectacle (il explique mais sans toutefois rien dévoiler) avec des parenthèses musicales signées Antoine Piolé.
Au programme, le tour bien connu mais qui marche à tous les coups : la divination d’un numéro de page et d’un mot dans un livre « normal » et avec toutes ses pages choisi par un spectateur. Ou celle d’une date et d’un mois de naissance. Il « devine » aussi la couleur noire ou blanche de la boule que deux hommes et deux femmes ont pris dans un petit sac sans qu’il regarde, bien entendu. Moins convaincante, la divination des éléments d’un proche d’une spectateur que nous avons trouvés peu claire. Et à la fin – aucune illusion ici – deux jeunes spectatrices assises à des tables différentes (l’une a les yeux bandés) et qui ne se connaissent pas. De la main gauche, elles vont dessiner au crayon une sorte de bateau à voile. Non pas similaires mais quand même très proches. Direct, simple et très impressionnant ! Là point d’intelligence artificielle mais une manipulation mentale de haut niveau. Seul bémol à ce petit (mais grand) spectacle : Taha Mansour devrait revoir une mise en scène et surtout une diction approximative… Mais cet Effet Papillon fonctionne bien et comme le dit Albert Einstein cité par lui : « Le plus beau sentiment du monde, c’est le sens du mystère. Celui qui n’a jamais connu cette émotion, ses yeux sont fermés. »
– Source : Théâtre du Blog.
Crédit photos : Baptiste Soukiassan, Mel Butterfly, Monsieur le photograph, Guillaume Brunet. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.