Conception et mise en scène : Johanny Bert. Interprètes : Faustine Lancel, Thomas Quinart (saxophoniste), Johanny Bert. Scénographie : Amandine Livet.
Après Hen que nous avions tant apprécié, le marionnettiste ne déçoit pas. En résonance avec ce jardin intime aux murs tapissés de lierre, un plateau à mi-hauteur est flanqué d’un arbre et d’une statue vierge de la Vierge. Un lieu qui va se transformer grâce à des manipulateurs cachés : Faustine Lancel et le metteur en scène lui-même.
Dans ce paysage mouvant, le compositeur Thomas Quinart, seul humain visible, accompagne de son saxophone et de bruitages les images que ce lieu romantique et plein de mélancolie a inspirées à Johanny Bert. Une faune artificielle et disparate apparaît puis disparaît : oiseaux empaillés, rats mécaniques… et la végétation prolifère en tous sens.
Dans ce chaos végétal, des crânes, un miroir et un sablier évoquent les Vanités des XVIe et XVlle siècles, ironiquement juxtaposées à l’érotisme bon marché de poupées gonflables à têtes de mort ricaneuses… Vanitas Vanitatis, et comme nos vies, la nature est fragile et éphémère.
De sinistres bonshommes gris semeurs de mort surgissent et de gros tuyaux se tordent en tous sens et, voraces, sucent l’air. Petit moment de paix dans cet environnement dévasté : un vieux tourne-disque nous joue un air d’antan… Mais l’action souterraine des acteurs-manipulateurs n’a de cesse et nos regards ne savent plus où donner de la tête tant ce poème visuel regorge d’imagination et de clins d’œil amusés. Un vrai coup de cœur. Ce spectacle – commande du festival et de la S.A.C.D. dans le cadre du programme « Vive le sujet » – conçu pour ce jardin, pourra être adapté à d’autres lieux. A suivre.
Article de Mireille Davidovici. Source : Le Théâtre du Blog. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Christophe Raynaud de Lage. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.