La magie du petit homme vert. De Jacques Tati à Gérard Klein… le journal d’un technicien du cinéma !  

• Auteur : André Pierdel

• Éditeur : Cercle des Magiciens Blésois

• Dessins et couverture : Claude Escarmand et Arnaud Dalaine

• Date de parution : 2009

• Nombre de pages : 226

• Format : 15 x 21 cm

• Autres caractéristiques : Généreusement illustré par 59 photos et 37 dessins en noir et blanc, ainsi que 8 pages en couleur pour le matériel à utiliser pour les tours de magie.

Présentation d’origine 

Le petit homme vert a démontré que les « circles » réalisés dans les champs de blé ne pouvaient l’être que par la main de l’homme. Il vous présente également le métier de « special effect » sur quelques 180 tournages et 40 années de carrière cinématographique. Il a rencontré de grands metteurs en scène : Jacques Tati, Orson Welles, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Philippe de Broca, et a croisé une pléiade d’acteurs : Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Michel Simon, Pierre Fresnay, Jean Marais, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Burt Lancaster, Richard Burton sur des films méconnus ou célèbres (Borsalino, Le train, Peur sur la ville, Play Time, les Vacances de Mr. Hulot, Le Procès, le Père Noël est une ordure). Venant de l’univers de la magie et de l’illusion, le parcours d’André Pierdel s’inscrit dans la lignée d’un grand précurseur, Georges Méliès.

Mot de Pierre Étaix – extrait de la préface

Bien avant de rencontrer Pierdel, je le connaissais déjà. J’avais entendu parler de lui en des termes peu habituels, élogieux et étonnants, par un fidèle collaborateur de Jacques Tati : Henri Marquet. Ce dernier m’avait fait part d’une anecdote tout à fait surprenante. Il m’avait précisé que Pierdel, à la fois accessoiriste et magicien avait la faculté de disparaître « comme ça »… dans la vie, sans l’aide du matériel traditionnel utilisé sur scène par les artistes qui présentent les grandes illusions. Point de malle, de sarcophage, de cabine à double fond pour accomplir l’expérience. J’étais terriblement intrigué.

Henri Marquet me fit le récit suivant. Étant parti avec Tati à Sainte Sévère, pour échapper au travail obligatoire en Allemagne, Pierdel vient les rejoindre, certifiant que le plus subtil des limiers allemands, ne saurait retrouver sa trace. Et afin de prouver ce qu’il affirmait, il se fit enfermer dans une chambre de la maison où il logeait. Après leur avoir demandé de compter jusqu’à trois, il les convia à entrer dans la pièce, fenêtres fermées et volets clos. Pierdel avait disparu. Ils durent se rendre à l’évidence, il n’y avait personne. Ils entendirent alors la voix du magicien qui les appelait à l’extérieur, ils quittèrent la pièce mais ne le virent pas d’avantage sur le palier. Au même instant Pierdel sortit à son tour de la chambre, les laissant complètement ahuris.

Henri Marquet m’expliqua comment ils avaient été illusionnés en me révélant le secret. À mon tour je fus très impressionné par l’astucieuse et merveilleusement simple invention, que je me garderai de dévoiler. Je dirai seulement que Pierdel sut admirablement faire jouer un rôle au papier peint de la chambre. Dès lors je fus impatient de rencontrer cet accessoiriste, hors du commun, mais je ne le connus que beaucoup plus tard et il devint mon ami.

Mot de Gérard Klein – extrait de la postface 

Lorsque l’on est aussi inventif et technique que Pierdel, on construit une carrière au cinéma avec les plus grands. J’ai eu un immense plaisir à découvrir Dédé, dans Les Cavaliers de l’Orage et une confiance absolue lorsque j’ai été amené à passer au galop entre les bombes qu’il faisait exploser sous mon cheval. On a bien rigolé, « il m’a scié » et tout ce qu’il raconte dans ce premier tome de ses souvenirs [eh bien oui c’est le début] devrait être diffusé dans les écoles de cinéma. Il est incroyable et j’ai envers lui une grande admiration et une très grande amitié.

Que trouve-t-on dans le livre ?

Ce livre raconte la vie et la « Magie du Petit Homme Vert », titre qui lui fût donné par la presse, suite à l’exploit qu’il a réalisé dans un champ de blé et qui démontrait les trucages pouvant être réalisés par certains auteurs désirant faire croire à la présence de vie extraterrestre. Ce livre est composé de deux parties. La partie principale du livre (180 pages) est consacrée au travail en tant que magicien et chef des effets spéciaux d’André Pierdel. À la fin du livre, les membres du Cercle des Magiciens Blésois proposent, sur 45 pages, 13 tours de magie. 

Sur la première partie, André Pierdel raconte ses deux métiers, magiciens et responsable des effets spéciaux. Deux métiers étroitement liés car il utilise les compétences de l’un pour résoudre les défis techniques de l’autre. Comme en magie, dans un trucage de cinéma, il ne faut pas que le public s’aperçoive de la supercherie. Très manuel et créatif depuis son plus jeune âge, André Delepierre, de son vrai nom, fût attiré dès 8 ans par la magie. Il continua professionnellement avec différents numéros jusqu’en 1946 mais aussi entre deux contrats cinématographiques lorsque ceux-ci ne se suivaient pas.

André nous raconte, ses débuts comme illusionniste dans le music-hall en 1934. Il présente alors un numéro avec des cubes et est appelé « Le Magicien Cubiste ».  Durant trois ans, il travaille avec Guy Bert sur la création de grandes illusions. Suivent ensuite des rencontres déterminantes, dont la première avec Jacques Tati, qui jalonneront sa vie. À l’heure où les effets spéciaux numériques envahissent les films, ce livre rend hommage, à travers la carrière d’André Pierdel, aux hommes de l’ombre qui ont donné aux truquages et aux effets spéciaux leurs lettres de noblesse.

André Pierdel nous conte une histoire du cinéma français, celle des coulisses, vue par un accessoiriste et créateur d’effets spéciaux. Grâce à des anecdotes et des rencontres, nous visitons la fabrique à rêve et à divertissement d’un certain cinéma des années 1950 à 1980. Il travailla sur près de cent quatre-vingts grands films et courts métrages entre 1947 et 1983, date à laquelle il prit sa retraite.

Georges Méliès fut le premier cinéaste à utiliser les truquages de magie et à les adapter pour le cinéma. Les truquages décris dans ce livre auraient pu être réalisés par des « trucmans », ne connaissant pas la magie, mais ils auraient été faits différemment et avec davantage de difficultés. André Pierdel sut tirer avantage de ses connaissances en magie et aborda le cinéma sous un autre angle.

Le regard d’André Pierdel, est celui d’un technicien qui en oublie tout élément artistique du film pour ne s’intéresser qu’à l’élaboration parfaite d’un accessoire ou d’un plan truqué. Au fil des films, des trains qui déraillent, des ponts qui sautent ou des têtes qui explosent, André Pierdel présente son cinéma et le savoir-faire d’un illusionniste au cinéma.

En seconde partie de ce livre, les membres du Cercle des Magiciens Blésois ont apporté un complément avec 13 tours de magie sur le thème du cinéma et des illusions d’optique dont voici la liste : 

• Tour n°1 – Arnaud Dalaine – Détecteur de mensonges – Le magicien sera capable de reconnaître le film que le spectateur a vu parmi 9 titres de films, sans lui poser aucune question. 
• Tour nº2 – Arnaud Dalaine – Le damier magique – Quelque soit comment le spectateur plie et déchire les papiers d’un carré magique, il tombe toujours sur le mot CINÉMA.
• Tour n°3 – Soria Ieng – Tati – Les premières cartes de 4 paquets forment le mot TATI.
• Tour n°4 – Éric Couadier – De l’autre côté de la caméra – Deux papiers représentant sur l’un un acteur et sur l’autre une caméra sont roulés ensemble et s’inversent de position comme par magie.
• Tour n°5 – Éric Couadier – Prédiction de Film – 6 cartons représentant différents films de Jacques Tati sont mis dans 6 enveloppes. Le spectateur en choisira un qui correspondra au DVD mis dans un paquet aux regards de tous, dès le début du tour.
• Tour n°6 – Pascal Bonnin – Prédiction – Un jeton est déplacé sur un damier composé de 9 affiches de films. Le spectateur choisi de le déplacer dans le sens qui le souhait. Les cartons de films sont éliminés un par un. Le dernier carton qui est éliminé correspond à la prédiction.
• Tour n°7 – Pascal Bonnin – Peur sur la ville – Les cartes sont disposées en 4 paquets, 3 cartes sont mises en dessous et 3 autres sont disposées sur les autres paquets. Finalement, on obtient le titre du film marqué dans la prédiction. 
• Tour n°8 – Didier Clément – Prédiction titre de film – Des cartes avec des affiches de films, après avoir été mélangées sont alternativement gardées ou éliminées. La dernière carte qui reste correspond à la prédiction.
• Tour n°9 – Joël Ternoir – Lecture de pensée – Le magicien retrouve à tous les coups le titre d’un film choisi parmi toute une liste de films. L’expérience peut être reproduite immédiatement avec, à chaque fois, un film différent.
• Tour n°10 – Claude Escamand – Les crayons – Très belle routine de carte utilisant des illusions d’optique.
• Tour n°11 – Claude Escamand – Le plumier – Très belle routine utilisant des illusions d’optique.
• Tour n°12 – Claude Escamand – Un mariage réussi – Très belle routine utilisant des illusions d’optique.
• Tour n°13 – Claude Escamand – Les jumelles – Très belle routine utilisant des illusions d’optique.

Pour qui est fait ce livre ?

Pour tout passionné du cinéma, des effets spéciaux ou de la magie. Ceux qui souhaitent avoir des tours et illusions d’optique sur le thème du cinéma. 

Sommaire

• Préface de Pierre Étaix
• Introduction
• Note de l’auteur 
• Chapitre 1 – 1941, La rencontre
• Chapitre 2 – 1947, Jours de fête
• Chapitre 3 – 1949, Mes premières armes
• Chapitre 4 – 1951, Les vacances
• Chapitre 5 – 1961, Entrechats
• Chapitre 6 – 1964, Le temps de jouer
• Chapitre 7 – 1967, Du cinéma populaire au cinéma américain
• Chapitre 8 – 1969, Les stars
• Chapitre 9 – Entracte
• Chapitre 10 – 1971, Imprévus
• Chapitre 11 – 1974, Champion au box-office
• Chapitre 12 – Le cinéma des années 80
• Chapitre 13 – The end
• Postface de Gérard Klein
• Filmographie
• Les tours des magiciens du Cercle des Magiciens Blésois

Autre publication de l’auteur

– Les Secrets des Effets Spéciaux (Éditions Georges Proust, 1987)

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