Spectacle en anglais surtitré en français. Mise en scène : William Kentridge. Assistante à la mise en scène : Lara Foot. Conception et mise en scène de marionnettes : Adrian Kohler et Basil Jones (Handspring Puppet Company). Assistant et superviseur de répétition : Enrico Dau Yang Wey.Scénographie : Adrian Kohler and William Kentridge. Animation : William Kentridge. Fabrication de marionnettes : Adrian Kohler and Tau Qwelane. Costumes de marionnettes : Hazel Maree, Hiltrud von Seidlitz and Phyllis Midlane. Effets spéciaux : Simon Dunckley. Conception des décors et des accessoires : Adrian Kohler. Construction de décors : Dean Pitman pour Ukululama Projects. Peinture et habillage de décors : Nadine Minnaar pour Scene Visual Productions. Traduction Robert David Macdonald. Texte supplémentaire : Lesego Rampolokeng. Musique : James Phillips et Warrick Sony. Conception sonore : Simon Kohler. Lumières : Wesley France. Avec : Eben Genis, Atandwa Kani, Mongi Mthombeni, Wessel Pretorius, Asanda Rilityana, Buhle Stefane, Jennifer Steyn.
Trente ans après sa création, en 1995, l’artiste William Kentridge et la Handspring Puppet Company reprennent ce spectacle hors-normes : à la fois une relecture de Goethe et une pièce sur l’actualité sud-africaine. Au lendemain de l’abolition de l’apartheid, les acteurs et marionnettistes avec William Kentridge, artiste peintre venu du théâtre, ont créé entre 1992 et 2001, quatre spectacles.


Sur le plateau de grandes bibliothèques, et au-dessus un écran avec les projections fixes et animées de remarquables dessins de cet artiste. On peut ainsi voir le safari d’un Faust, cupide et corrompu dans une Afrique coloniale – représentée par des cartes géographiques aussi dessinées – dont il consomme toute la richesse. C’est aussi une évocation de la politique de l’actuelle Afrique du Sud, mise en scène avec des marionnettes un peu en dessous de la taille humaine, somptueusement manipulées par des manipulateurs qui jouent aussi certaines séquences. Avec un travail d’une qualité très supérieure, le spectacle qui a souvent été joué est irréprochable et on prend un singulier plaisir à voir ces marionnettes plus vraies que des humains, notamment les musiciens d’un fabuleux orchestre qui passe en file indienne plusieurs fois, ou cette admirable femme en longue robe grise…



Mieux vaut avoir révisé l’histoire de l’Afrique du Sud et ses connaissances en anglais : le surtitrage est très rapide ! Le spectacle est remarquablement réalisé et la musique a été écrite par le multi-instrumentiste canadien James Phillips et le compositeur sud-africain Warrick Sony. Mais on a souvent l’impression de rester extérieur à ce qui se passe sur le plateau et il y a un déluge d’informations assez nuisible ! Ce que Sénèque avait déjà remarqué : « l’abondance de livres disperse ». Edgar Morin l’appelle d’une belle expression : « nuage informationnel ». Il y a les belles marionnettes fascinantes, les manipulateurs-acteurs sont très présents et pas dissimulés en costume noir, comme dans le bunraku japonais, les superbes images dessinées fixes et en mouvement, l’indispensable lecture du surtitrage… Cela fait beaucoup et nuit à notre capacité de compréhension de l’histoire qui nous est contée… Et c’est vraiment dommage. Mais ici l’art de la marionnette atteint un niveau inégalé, sauf par la grande artiste norvégienne Yngvild Aspeli.
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