Alexandre Romanès dédicaçait son dernier recueil de poèmes Sur l’Epaule de l’ange et c’était une bonne occasion de revoir son Paradis tzigane. Un petit chapiteau de 400 places. A l’entrée, un plateau avec plein de bougies et un orchestre formidable (contrebasse, accordéon, clarinette, et violon) qui accueille le public et qui, avec une jeune chanteuse, va accompagner chacun des numéros.
Pas d’effets spéciaux à grands coups de rafales lumineuses mais quelques projecteurs, un grand tapis, un rideau de fond fait de grandes pièces de coton et quelques chaises. Pas de musique de films racoleuses ou de numéros tape-à-l’oeil. Alexandre Romanès, né Bouglione, a rompu depuis longtemps avec ces superproductions circassiennes, qui ne rendent pas vraiment la monnaie de la pièce (chère). Tous ses spectacles ont une sorte d’humilité et de savoir faire qui les a (et ce n’est que justice) rendus célèbres. Et puis il y cette joie contagieuse qui illumine chacun des intervenants et cela est irremplaçable.
Il y a toujours la famille au grand complet avec les plus jeunes des enfants aussi à l’aise dans les airs que sur terre, et quelques invités : une chanteuse russe au début et un couple d’acrobates qui, à la fin du spectacle, exécutent un numéro brillantissime et très érotique avec une grâce et une fluidité impressionnante.
Entre temps des numéros de jonglage, comme celui du jeune homme avec cinq boules blanches ou avec trois chapeaux qui semblent obéir au doigt et à l’oeil de leur patron. Ou bien encore cette merveilleuse fil-de-fériste. Et à la fin, un autre jongleur qui réussit à faire tourner un ballon sur un petit axe, puis en mettre un second (qui tourne aussi) sur le premier puis un troisième sur le second. Il y a là un savoir faire de tout premier ordre remarquablement orchestré par le maître de maison.
Encore une fois, cela n’a rien à voir avec les prestations souvent très décevantes des grands cirques comme la dernière de Pinder. Pas d’animaux, sauf une chèvre que l’on fait monter le temps de quelques secondes sur une petite boîte, comme un clin d’oeil, pour dire ce que l’on ne veut surtout pas faire. Certains numéros sont un peu longs mais les deux heures que durent le spectacle sont bien rythmées et passent très vite, sans aucune esbroufe et avec un grand respect pour le public.
– Source : Le Théâtre du Blog.
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