Mise en scène : Emmanuel Demarcy-Mota. D’après les textes d’Eduardo De Filippo. Dramaturgie : Marco Giorgetti. Traduction : Huguette Hatem.
Pour la première fois, le Louvre s’associe à deux institutions : le Théâtre de la Ville à Paris et le Teatro della Pergola de Florence, pour un spectacle autour d’une exposition. « Un musée, dit Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, est un lieu qui doit aussi parler de musique, théâtre, danse… Et cette maison est faite pour cette polyphonie. » Luc Bouniol-Laffont a été nommé directeur de l’Auditorium et des spectacles, pour retrouver un public de proximité : « Cet été, le spectacle vivant sera partout présent avec Les Étés du Louvre, sous la Pyramide, dans les cours, et dans le jardin des Tuileries. » Et en plus des événements autour de Naples à Paris, il y aura un vaste programme de cinéma, musique, etc.

Le Musée Capodimonte a été invité à exposer ses chefs-d’œuvre, aux côtés de ceux déjà présents dans les galeries italiennes du Louvre. Comme les portraits d’Il Parmigianino, ou La Flagellation du Caravage. Et on pourra découvrir la surprenante composition géométrique d’Atalante et Hippomène de Guido Reni. Mais aussi la férocité de cette Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi, une peintre admirée par les féministes.Violée par son précepteur et marquée par le procès qui s’ensuivit, elle dénonce dans ce tableau, comme dans nombre de ses œuvres, la violence masculine exercée sur les femmes…
Le spectacle
Emmanuel Demarcy-Mota a imaginé une soirée avec d’abord une « déambulation poétique », où des comédiens italiens et français disent aux visiteurs de la Grande Galerie du Louvre de courts poèmes en lien avec les peintures… Et ensuite un spectacle dans la cour Lefuel, avec des textes d’Eduardo De Filippo (1900-1984) dont il a récemment mis en scène La Grande Magie. Le « Molière italien », auteur, comédien et metteur en scène, a signé plus d’une trentaine de pièces, films et poèmes, la plupart en napolitain. Cette cour du Louvre, exceptionnellement ouverte au public, est un décor prédestiné au spectacle et accueillera bientôt le Ballet de Lorraine avec Static Shot de Maud Le Pladec. Édifiée sous le Second Empire, elle s’appelait Cour des écuries et servait d’accès à la Salle du manège avec une double rampe majestueuse en fer à cheval et des sculptures en bronze d’un chien, d’un sanglier et deux loups.

Parfait écrin pour ces Nuits de Naples où des interprètes français et italiens, jouent des extraits de pièces d’Eduardo De Filippo, de La Tempête de William Shakespeare en napolitain. Mais aussi un extrait de Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello dont Eduardo De Filippo fut l’ami.
Filippo d’Allio, Arman Méliès et Aniello Palomba accompagnent à la guitare des airs napolitains chantés par Ernsto Lama et Lina Sastri et Francesca Maria Cordella. Ces artistes travaillèrent toutes les deux avec Eduardo De Filippo. Et Francesco Cordella, en Pulcinella, fait une démonstration de commedia dell’arte. Parmi les acteurs du Théâtre de la Ville, Marie-France Alvarez, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Sarah Karbasnikoff, Serge Maggiani… Avec les bruits de la mer et de la ville en fond sonore, cette invitation poétique au voyage, en français et en napolitain, ouvre les festivités autour de Naples à Paris, qui se poursuivront à l’automne avec théâtre, danse, cinéma et concerts…
– Article de Mireille Davidovici. Source : Théâtre du Blog.
Crédit photos : Jean-Louis Fernandez et Luciano Romano / Museo e Real Bosco di Capodimonte. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.