Ecriture et interprétation : Jean-Baptiste Diot et Bastien Dausse. Construction et scénographie : Dominique Froment.
Le festival Rencontre des Jonglages revient ce printemps, après un décalage en automne pour la précédente édition, au Centre culturel Jean Houdremont, le quartier général de la Maison des jonglages dirigée par Vincent Berhault, qui, toute l’année, accueille des artistes en résidence et développe une action culturelle vers les écoles et les habitants du secteur pour populariser le jonglage.
Sur la place, des installations permettent aux enfants de grimper sans danger sur de petits mâts. Ce festival annuel donne une visibilité à ce lieu unique en son genre et permet de découvrir la création jonglée dans tous ses états et ouverte sur d’autres disciplines circassiennes, la danse et le théâtre. Avec, sur un mois, dans les salles et espaces publics : cinquante spectacles, une trentaine d’artistes et compagnies en Île-de-France: Evry, Garges-lès-Gonesse, Tremblay-en-France, Bagneux, Aubervilliers, Saint-Denis, Paris, La Courneuve… Pour célébrer ses quinze ans, le festival nous invite au voyage avec des artistes venus du Japon, Polynésie, États-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Autriche, Allemagne. Jouer avec des objets, manipuler de la matière: leur énergie a quelque chose d’enfantin et le jeune public est convié, nombreux, à cette manifestation. Comme en cette matinée scolaire avec FabriK.

Créée en 2019 en Île-de-France par Jean-Baptiste Diot, la compagnie Kor propose des spectacles atypiques, mêlant plusieurs disciplines et elle nous offre ici un numéro drôle et poétique pour tout âge. En mêlant jonglage et acrobatie, les deux interprètes proposent ici une belle rencontre entre des êtres bien différents. Assis devant une longue table blanche, un homme manipule de petites balles blanches, au rythme d’une musique légère, qui deviendra solennelle pour le numéro suivant, plus posé. Il est appliqué, concentré sur sa tâche. De temps en temps, une balle lui échappe et tombe, pour ressurgir comme par enchantement. On suppose un compère, caché quelque part, la lui renvoyant…


Coup de théâtre : un corps inerte surgit d’une trappe aménagée dans la table. Il faudra toute la patience de Jean-Baptiste Diot pour faire enfin tenir debout son partenaire, Bastien Dausse, mou comme un pantin de son. Mais il devient entre les mains de son initiateur, un habile et facétieux jongleur. Ces artistes, l’un grand et costaud et l’autre menu et souple, forment un couple comique pour une suite de numéros inattendus, parmi lesquels quelques morceaux de bravoure vigoureusement applaudis…
FabriK, un récit initiatique d’un homme qui va apprendre à se mouvoir, à jouer et à ressentir, mais qui va surtout exercer son libre arbitre. Une métaphore de la créature qui échappe à son créateur. Ces personnages vont se découvrir et, au-delà de leur différence physique et technique, vont former un duo complémentaire, apprendre l’un de l’autre, chambouler les codes de leur discipline, en brouillant les pistes entre leurs savoirs respectifs. Explorer ensemble de nouvelles formes.
– Article de Mireille Davidovici. Source : Théâtre du Blog.
Note :
– La compagnie Kor développe des projets de spectacles et d’action culturelle atypiques ayant pour but l’immersion la plus complète autour d’arcs thématiques spécifiques que sont : le rapport au temps, le vocabulaire chorégraphique cirque et la transgression. Jean-Baptiste Diot et Bastien Dausse se sont connus à L’Académie Fratellini et ont travaillé ensemble sous la direction de Jérôme Thomas et Yoann Bourgeois. En 2012, ils créent le spectacle Aller Simple, création jeune public cirque qui s’arrêtera après 130 représentations pour laisser la place au premier spectacle de la Compagnie Kor : FabriK.
Crédit photos : Cécile Prunet. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.